(Agence Ecofin) - En Tunisie, les banques sont en avance par rapport aux compagnies d’assurances et aux sociétés de leasing en matière d’anticipation et de gestion des risques, selon une étude publiée le 12 janvier par le cabinet d’audit et de conseil Deloitte.
Intitulée «Baromètre de l'appétence au risque: état des lieux du secteur financier en Tunisie», l’étude qui se base sur un sondage de 18 établissements financiers tunisiens (9 banques, 5 sociétés d’assurances et 4 sociétés de leasing) révèle que de fortes disparités subsistent encore selon les secteurs (banques, assurances, sociétés de leasing), leur niveau de maturité et les réglementations en vigueur, en dépit du fait que 83% des entreprises interrogées déclarent avoir des procédures, des rôles et des responsabilités bien définis en termes de gestion des risques.
Ainsi, 90% des banques déclarent avoir mis en place une cartographie des risques contre 60% des assurances et 50% des sociétés de leasing, selon l’étude.
80% des banques et 50% des sociétés de leasing déclarent avoir défini des procédures pour le suivi et la remontée des dépassements de limites d’appétence au risque (un concept défini par le niveau et les types de risques qu'une institution financière est capable et prête à assumer dans le cadre de ses objectifs stratégiques et de son business plan, NDLR) alors que 100% des assurances n’ont pas mis en place ces procédures.
D’autre part, la majorité des banques et des sociétés de leasing considèrent que le conseil d’administration et le comité risque sont les organes les plus aptes à définir le niveau d’appétence au risque; alors que 80% des assurances affirment que c’est à la direction générale de déterminer le niveau d’appétence au risque.
L’étude fait, par ailleurs, ressortir que 50% des entreprises interrogées, tous secteurs confondus, estiment que le niveau d'appétence au risque n'est pas clairement défini, compris ou partagé au sein de leur organisation, tandis que 100% des assurances n'ont pas mis en place de fonction Risque, ni de Comité risque.
Il apparaît ainsi clairement qu’il existe un gap important entre les banques et les sociétés de leasing en la matière, bien que régulées par le même cadre réglementaire.
Cela s’explique par la maturité du secteur bancaire en Tunisie qui lui permet de développer un cadre d'appétence au risque plus proche des meilleures pratiques internationales, alors que les sociétés de leasing, principalement constituées de PME et par conséquent moins matures, développent un cadre d'appétence au risque de maturité basique.
Quant au secteur des assurances, soumis à un autre cadre réglementaire peu évolué en matière de gestion des risques, il se limite à un cadre d'appétence au risque dont la maturité est à un stade rudimentaire.
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