(Agence Ecofin) - Les mesures initiées par les autorités djiboutiennes ont fait baisser le taux de pauvreté de 1,8 point de pourcentage entre 2020 et 2021, selon la BAD. Plusieurs partenaires, dont la Banque mondiale, contribuent également à renforcer la capacité des MPME, pourvoyeuses d'emplois et de revenus.
La Banque mondiale (BM) et l’Union européenne (UE) ont signé un accord visant à mettre en œuvre un programme de soutien au développement des micro, petites et moyennes entreprises (MPME) de Djibouti. L’information a été rendue publique par la Banque mardi 20 décembre sur son site web.
Ce programme, financé à hauteur de plus de 4,1 millions $ par l’UE, permettra de booster le projet de développement commercial des MPME du pays à travers l'accès à la numérisation, l'amélioration des pratiques comptables, les demandes de crédit, les plans d'affaires et les stratégies juridiques et de marketing. Il servira aussi à mettre en place « un “guichet unique” virtuel où les MPME pourront se rendre en un seul endroit pour obtenir des permis et d'autres services ».
« Le projet favorisera la croissance des MPME à Djibouti, en soutenant l'adoption de technologies et le développement des entreprises. Cette nouvelle injection de fonds contribuera également à renforcer la capacité des MPME à Djibouti, qui sont un important moteur d'emplois et de revenus », a expliqué Marina Wes, directrice pays de la Banque mondiale pour Djibouti.
La note d’information précise que ce programme concerne les MPME nouvelles ou existantes ayant besoin de services de développement commercial, les bénéficiaires ayant besoin d'un soutien supplémentaire du projet de soutien à l'entrepreneuriat des femmes et des jeunes de la BM à Djibouti, ainsi que les aspirants entrepreneurs. Les institutions financières, les institutions publiques et les programmes de soutien aux MPME y participeront en tant que « bénéficiaires intermédiaires ».
L’objectif, à terme, de ce projet qui s’inscrit dans le Cadre de partenariat pays 2022-2026 du Groupe de la Banque mondiale pour Djibouti, est d’aider le pays à « atteindre son objectif de réduction de la pauvreté en favorisant une croissance inclusive tirée par le secteur privé, la création d'emplois et le capital humain ; et en renforçant le rôle et la capacité de l'État ».
D’après la BM, l’économie djiboutienne a commencé à se redresser à partir de 2021, après la levée des restrictions relatives à la Covid-19. De 0,5% en 2020 (la croissance la plus faible depuis 2000), le pays a enregistré une croissance de 4,3% l’année suivante. Toutefois, la crise en Ethiopie a provoqué « le fléchissement général du transport maritime et des services » et « freiné la dynamique de croissance », entraînant ainsi une hausse de l’inflation qui a atteint 2,5% en fin 2021 (en glissement annuel).
Notons que l’institution de Bretton Woods prévoit un ralentissement de la croissance à 3,3% cette année, dans la perspective d’un prolongement de la crise en Ethiopie. « Si la croissance économique se poursuit, la pauvreté [au seuil de 1,90 $ par jour] devrait reprendre sa tendance baissière, passant de 14 % en 2022 à 12,4 % en 2024 », précise-t-elle.
Jean-Marc Gogbeu
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.