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La Mauritanie peut tirer parti de la Zlecaf en exploitant les chaînes de valeur agro-industrielles (rapport)

  • Date de création: 28 juillet 2023 08:40

(Agence Ecofin) - Alors que l'Afrique est un importateur net de denrées alimentaires, Trade Law Centre estime que la Mauritanie peut s’appuyer sur sa position dominante dans les exportations de produits de la pêche et développer d’autres sous-secteurs comme l’élevage et les grandes cultures pour augmenter ses exportations vers les autres pays du continent.

La Mauritanie peut tirer profit des opportunités offertes par la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) en capitalisant sur ses avantages comparatifs dans le secteur de l’agriculture pour accroître ses exportations de produits agro-industrielles à forte valeur ajoutée vers les autres pays du continent, selon un rapport publié le 11 juillet par Trade Law Centre (Tralac), une organisation d’utilité publique basée en Afrique du Sud.

Intitulé « La Mauritanie et la zone de libre-échange continentale africaine – défis et opportunités », le rapport précise que les exportations de ce pays qui un espace de contact entre l'Afrique du Nord et l'Afrique subsaharienne sont dominées par les minéraux (fer, cuivre, or), qui représentaient 2,1 milliards de dollars, soit 63% des exportations globales en 2021.

1 coast copyPrincipaux clients africains de la Mauritanie (2021, source ITC).

Les échanges commerciaux avec les autres pays africains, dont la valeur a atteint 673 millions de dollars en 2021, ne représentent que 9% du total des échanges entre la Mauritanie et l’ensemble des pays du monde.  L’Afrique pèse environ 7% des exportations et 11% des exportations mauritaniennes.

De plus, ces échanges se font essentiellement avec des pays situés sous-régions du continent, en l’occurrence l’Afrique du Nord et l’Afrique de l’Ouest.

La Mauritanie, qui a été parmi les premiers pays africains à ratifier la Zlecaf en 2018, a signé un accord d’association avec les pays de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (CEDEAO) pour permettre la libre circulation des marchandises dans les deux sens. Elle a également conclu d'autres accords bilatéraux avec l'Algérie, la Gambie, le Maroc, la Tunisie et le Soudan.

1 intraExportations intra-Africaines de la Mauritanie par groupe de produits (2021, source ITC)

Le rapport souligne dans ce cadre que les droits de douane moyens appliqués par les pays africains sur marchandises mauritaniennes s’élèvent à 14%, ce qui représente un niveau relativement bas. Mais d’autres mesures non tarifaires (MNT), qui engendrent une hausse du coût des transactions commerciales, constituent le principal obstacle à l’augmentation des exportations mauritaniennes vers l’Afrique.

L’agriculture offre un grand potentiel de diversification

 Par conséquent, la mise en œuvre de la Zlecaf donnera à Nouakchott un accès préférentiel aux marchés africains à condition que les autorités parviennent à diversifier le panier d’exportations du pays, qui demeure dominé par les minéraux et les produits et les produits de la pêche, et à améliorer les infrastructures et la logistique commerciale.

Depuis 2005, la Mauritanie n’a ajouté que quatre nouveaux produits à son panier d’exportation. Il s'agit de l'or, du minerai de cuivre, des oxydes et hydroxydes de fer et du gypse. Ces produits ont contribué aux exportations à hauteur de 830 millions de dollars en 2020.

Notant que l'analyse de la diversification des exportations révèle que les pays ont tendance à se diversifier en s'orientant vers des produits proches et connexes de ceux qu’ils produisent déjà, Trade Law Centre estime que secteur de l’agriculture offre de nombreuses opportunités pour diversifier les exportations du pays.

La Mauritanie dispose déjà d’un avantage comparatif dans ce secteur. Alors que l'Afrique est un importateur net de denrées alimentaires, le pays peut capitaliser sur sa position dominante dans les exportations de produits de la pêche pour ajouter de la valeur à ces produits au niveau national et participer aux chaînes de valeur agro-industrielles régionales.

Elle pourrait également développer d’autres sous-secteurs comme l’élevage et les grandes cultures (céréales, oléagineux, protéagineux) pour exporter des produits agro-alimentaires très demandés sur le continent et participer en même temps aux chaînes de valeurs régionales de l’alimentation animale et du cuir.

Pour atteindre ces objectifs, il est cependant nécessaire d’augmenter les investissements publics et privés dans le secteur de l’agriculture, d’améliorer la sécurité foncière, d’adopter les nouvelles technologies agricoles, de renforcer la formation du capital humain et de créer un environnement propice à la prospérité des agriculteurs.

La Mauritanie gagnerait aussi à améliorer ses infrastructures portuaires et ferroviaires pour réduire les coûts de transport et à renforcer ses services logistiques aux frontières (ravitaillement en carburant, agences bancaires, hôtels, restaurants, etc.).