(Agence Ecofin) - Sur ces 5 dernières années, la situation alimentaire et nutritionnelle s’est aggravée dans plusieurs régions du monde. Les crises humanitaires se multiplient dans un contexte de hausse de la faim et de la malnutrition.
En 2021, 193 millions de personnes dans 53 pays à travers le monde se trouvaient en situation d’insécurité alimentaire aiguë. C’est ce qu’indique le Réseau mondial contre les crises alimentaires (GNFAC) dans son dernier Rapport mondial sur les crises alimentaires publié le mercredi 4 mai dernier.
Cet effectif marque une hausse de près de 40 millions d’individus comparativement à l’année dernière. Globalement depuis 2016, date de la première publication du document, le nombre de personnes ayant eu besoin d’aide alimentaire pour survivre aura grimpé de 80 %.
Selon le GNFAC, la situation préoccupante en 2021 est d’abord le résultat des conflits qui ont poussé de nombreuses populations à fuir leurs régions d’origines, ce qui a fragilisé leurs moyens de subsistance.
La dégradation de la situation sécuritaire a ainsi empêché en 2021, 139 millions de personnes dans 21 pays de couvrir le minimum de leurs besoins nutritionnels. Les nations les plus affectées sont notamment la République démocratique du Congo (RDC), l’Ethiopie, l’Afghanistan et le Yémen.
A ce paramètre sécuritaire s’ajoute, la persistance des difficultés économiques liées à la pandémie de Covid-19 qui a contribué à la faim aiguë pour 30,2 millions de personnes dans le monde.
Le nombre de personnes confrontées à une insécurité alimentaire aiguë et nécessitant une aide alimentaire vitale et un soutien aux moyens de subsistance continue d'augmenter à un rythme alarmant@FAOenFrancais @WFP_FR https://t.co/COjIK9Le6X
— ONU Info (@ONUinfo) May 5, 2022
Ces deux éléments s’inscrivent dans un panorama déjà marqué par la crise climatique qui se manifeste par des épisodes violents d’évènements météorologiques comme la sécheresse et les inondations qui ont touché 23,5 millions de personnes en 2021.
S’agissant des perspectives pour 2022, la FAO qui a contribué à la réalisation du rapport indique que le tableau pourrait encore s’assombrir davantage dans la mesure où la guerre entre la Russie et l’Ukraine a déjà entraîné une hausse des prix des céréales, des engrais et des oléagineux. Une situation qui devrait réduire encore un peu plus l’accessibilité de ces denrées aux couches les plus défavorisées de la population sans des mesures de soutien public.
« La guerre a déjà mis en évidence la nature interconnectée et la fragilité des systèmes alimentaires. Si l’on ne fait pas plus pour soutenir les régions rurales, la magnitude des dégâts liés à la faim et à la dégradation des niveaux de vie sera dramatique. Une action humanitaire urgente et à une échelle massive est nécessaire », indique l’organisme onusien.
Selon l’institution, une enveloppe de 1,5 milliard $ doit être mobilisée dans l’immédiat pour aider les pays dans les régions à risque.
Lire aussi :
22/04/2022 - La hausse des prix mondiaux des produits alimentaires semble bien partie pour durer (FAO)
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.