(Agence Ecofin) - Face à la nouvelle Zone de libre-échange africaine, tous les pays africains ne sont pas logés à la même enseigne quand il s’agit de l’agriculture. Si certains doivent encore chercher leur place sur ce gigantesque marché, d’autres sont déjà bien positionnés.
En Afrique du Sud, le secteur agricole est très bien armé pour tirer profit des nombreuses opportunités économiques et commerciales liées à la nouvelle Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) entrée en vigueur depuis le 1er janvier dernier.
En effet, contrairement à d’autres pays du continent, l’Afrique du Sud est actuellement bien insérée dans le paysage du commerce intra-africain de produits agricoles à travers les exportations directes, les importations ou encore les réexportations.
D’après les données du Centre du commerce international (ITC), la nation arc-en-ciel compte à elle seule pour plus de 80 % des échanges de volaille à l’intérieur du continent. Cette prédominance est également une réalité pour le maïs, dont la nation arc-en-ciel premier producteur africain, compte pour près du tiers du commerce intra-africain.
En 2020 par exemple, l’Afrique du Sud a exporté pour 167 milliards de rands de produits agricoles et 38 % de ces marchandises ont été orientées vers le continent africain.
S’il est vrai que l’Afrique australe est la région qui concentre l’essentiel de ce commerce avec le Botswana, la Namibie, le Mozambique, le Zimbabwe et le Lesotho (24 % de la valeur totale à l’export), la ZLECAf offre l’occasion unique d’une diversification.
Avec la libéralisation tarifaire qui devrait concerner à terme 90 % des biens échangés entre pays, l’Afrique du Sud envisage notamment de capter des parts de marché sur d’autres destinations en s’appuyant sur son industrie agroalimentaire.
« Par exemple, en Zambie, où il y a actuellement des droits de douane de 25 % sur les importations d’oranges, on assistera à une réduction de 2,5 % par an à partir de cette année jusqu’à atteindre 0 % en 2030 », souligne Tshepo Morokong, économiste agricole au département de l’agriculture du Cap-Occidental.
Et d’ajouter : « Il reviendra au secteur privé d’utiliser cette opportunité pour construire des partenariats et accroître l’investissement régional afin de faciliter la création de valeur sur le continent et au gouvernement d’intervenir en complément à travers des investissements dans l’infrastructure et l’élimination des barrières non tarifaires comme la corruption, les contrôles inefficaces aux frontières et les lourdeurs administratives ».
Pour rappel, les principaux produits agricoles exportés par l’Afrique du Sud sont les noix, les fruits comestibles, les boissons et les céréales.
Espoir Olodo
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