(Agence Ecofin) - Le réaménagement du remboursement des emprunts en monnaie locale s’inscrit dans le cadre d’un plan de restauration de la viabilité de la dette, exigé par le FMI auprès duquel le Ghana espère obtenir un programme de financement de 3 milliards $.
Le président ghanéen, Nana Akufo-Addo (photo), a annoncé, dimanche 30 octobre, que le plan de restauration de la dette du pays exigé par le Fonds monétaire international (FMI) en contrepartie du déblocage d’un programme de financement de 3 milliards $ n’entraînera pas des pertes pour les détenteurs d’obligations.
« Aucun investisseur individuel ou institutionnel dans les bons du Trésor ou les obligations souveraines ne perdra son argent à la suite de nos négociations en cours avec le FMI. Il n'y aura pas de décote », a-t-il assuré dans un discours retransmis en direct à la télévision d’Etat.
Le chef de l’Etat a également indiqué que le plan d’aide du FMI devrait aider le pays à s’attaquer aux problèmes structurels qui minent son économie.
« Nous sommes en crise, je n'exagère pas quand je le dis. Je ne connais pas d'exemple dans l'histoire où autant de forces malveillantes se sont réunies en même temps. Mais comme nous l'avons déjà démontré dans d'autres circonstances, nous ferons de cette crise une opportunité pour résoudre non seulement les problèmes urgents à court terme, mais aussi les problèmes structurels à long terme, qui perturbent notre économie », a-t-il dit.
Après avoir annoncé en mai dernier qu’elles ne comptaient pas solliciter le soutien du FMI, les autorités ghanéennes se sont ravisées deux mois plus tard, après avoir constaté que leurs efforts visant à redresser la situation économique, dont une réduction de 30% des dépenses de l’Etat, n’ont pas empêché un mouvement massif de vente des euro-obligations émises par le pays et une dépréciation record de la monnaie nationale.
Le Ghana avait entamé en juillet dernier des négociations avec le FMI en vue d’obtenir un soutien financier destiné à remettre à flot les finances publiques du pays. L’institution financière multilatérale avait cependant estimé que la dette du Ghana, qui s’élève à 393,4 milliards de cedis (38 milliards $) n'était pas viable, et a invité les autorités à procéder à une restructuration de cette dette pour bénéficier d’un programme d’aide.
Des médias locaux et internationaux avaient rapporté, fin septembre dernier, que les plus grands investisseurs dans les obligations domestiques du pays, y compris les banques locales et les fonds de pension, se préparaient à engager des discussions avec les autorités sur le réaménagement de la dette, qui pourraient entraîner une extension des échéances et des décotes sur les paiements du principal et des intérêts.
Au premier semestre 2022, le coût global du service de la dette du Ghana s'est élevé à 20,5 milliards de cedis (environ 2 milliards $), soit 68% des recettes fiscales du pays, alors que la dette publique totale a atteint 78,3% du PIB.
Le cedi ghanéen a perdu 56% de sa valeur par rapport au dollar depuis le début de l’année en cours, ce qui en fait la monnaie la moins performante au monde. L’inflation a, quant à elle, atteint 37,2% en septembre dernier.
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