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Sans un changement radical d’approche, le monde doit s'attendre à une « ère de pandémies » meurtrières (ONU)

  • Date de création: 30 octobre 2020 13:07

(Agence Ecofin) - Soulignant les liens entre la dégradation de la nature et l'augmentation des risques de pandémies, les experts de l’IPBES estiment dans un rapport qu'il est possible d'échapper à une « ère de pandémies » meurtrières. Mais cela exige un changement majeur d'approche.

Les pandémies émergeront plus souvent, se propageront plus rapidement, feront plus de dégâts à l'économie mondiale et tueront plus de personnes que la covid-19.

C’est l’alerte lancée par des experts de l’ONU réunis au sein de la Plateforme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES), dans un nouveau rapport sur la biodiversité et les pandémies.

Selon le rapport rendu public le jeudi 29 octobre au cours d’un atelier virtuel, la covid-19 qui constitue au moins la sixième pandémie mondiale depuis la grande pandémie de grippe de 1918 a vu son émergence entièrement alimentée par les activités humaines, bien qu'elle ait ses origines dans des microbes portés par des animaux, comme toutes les pandémies.

Les mêmes activités humaines qui sont à l’origine du changement climatique et de la perte de biodiversité alimentent également le risque de pandémie par leurs impacts sur l’environnement.

Les experts estiment qu’il existe encore 1,7 million de virus « non découverts » chez les mammifères et les oiseaux - dont près de 850 000 pourraient avoir la capacité d’infecter les humains.

Ainsi, le mode actuel d’utilisation de la terre, l'expansion et l'intensification de l'agriculture, le commerce, la production et la consommation non durables perturbent la nature et augmentent les contacts entre la faune, le bétail, les agents pathogènes et les humains. Cela ouvre la voie vers les pandémies, préviennent les experts.

Toutefois, le risque peut être considérablement diminué en réduisant les activités humaines qui alimentent la perte de la biodiversité. Ce, à travers notamment une plus grande préservation des aires protégées, et la prise de mesures permettant de faire baisser l'exploitation non durable des régions à forte biodiversité.

Une série d'actions qui aura pour effet de limiter le contact faune-bétail-hommes et aidera à prévenir la propagation de nouvelles maladies, indique le rapport.

Par ailleurs, pour les experts, répondre aux maladies après leur émergence avec des mesures de santé publique et des solutions technologiques, en particulier la conception et la distribution rapides de nouveaux vaccins et thérapies, est une « voie lente et incertaine », et a un coût énorme en termes de souffrance et de dommages économiques.

Ils estiment que la prévention est 100 fois moins coûteuse que la réponse à une pandémie. Et cela devrait constituer « de fortes incitations économiques pour un changement transformateur ».

Borgia Kobri

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