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Tensions entre la RDC et le Rwanda : le Congo accuse les autorités rwandaises de soutenir le M23, les vols de RwandAir suspendus

  • Date de création: 28 mai 2022 14:20

(Agence Ecofin) - Dans cet énième épisode des tensions entre la République Démocratique du Congo et son voisin rwandais, le gouvernement congolais se dit déterminé à empêcher toute tentative d’accaparement de son territoire.

Le gouvernement de RDC accuse les autorités rwandaises d’appuyer les rebelles du M23, responsables de violences armées dans la partie Est de son territoire. La rébellion semble tenter une percée vers la ville de Goma, mise en état d’alerte. Christophe Lutundula Apala, le ministre des Affaires étrangères, a accusé le Rwanda de l’attaque du jeudi 26 mai sur le camp militaire de Rumangabo dans le Nord-Kivu.

La RDC a saisi les enquêteurs du Mécanisme de vérification conjoint élargi (MCVE), à propos de « plus de 20 obus venus de l’Est ». Elle a aussi déclaré avoir trouvé sur les positions du M23 des équipements que les rebelles n’auraient pas pu se procurer sans aide. Affirmant que « des soupçons se cristallisent sur un soutien qu'aurait reçu le M23 de la part du Rwanda », Patrick Muyaya (photo), le porte-parole du gouvernement, a annoncé ce matin la « suspension immédiate des vols RwandAir » sur le Congo, comme mise en garde.

Mais le Rwanda rejette toutes les accusations de connivence. Selon Yolande Maloko, la porte-parole du gouvernement rwandais, il s’agit d’un « conflit intra-congolais » dont son pays serait plutôt la victime. En début de semaine, le Rwanda avait lui aussi saisi le MCVE concernant des roquettes tirées depuis le Congo, et qui auraient causé des dégâts matériels et humains sur son territoire.

La situation fait planer le spectre d’une nouvelle guerre civile dans l’Est congolais. Une vidéo circule sur les réseaux sociaux, montrant un chef de la police de Goma exhorter les habitants à se défendre avec des machettes, et déclarer en langue locale que la « guerre contre l’ennemi doit devenir populaire ». Un scénario qui rappelle les heures les plus sombres de la région des Grands Lacs, pendant les conflits des années 90.

Patrick Muyaya a condamné les propos du responsable de la police. « Le recours aux machettes, au discours de la haine, à la stigmatisation est extrêmement dangereux et à bannir », a-t-il déclaré. La République Démocratique du Congo n’en est pas à son premier conflit diplomatique et militaire avec ses voisins. Avec 9 frontières à surveiller et des problèmes sociaux et politiques endémiques dans toute cette région de l’Afrique, le mal est complexe et délicat à traiter.

Le mouvement du 23 mars est une rébellion composée d’anciens éléments du CNDP (Congrès National pour la Défense du Peuple) entrés en mutinerie en 2012 contre l’armée nationale congolaise (FARDC) au sein de laquelle ils avaient été incorporés après la guerre du Kivu (2004 – 2009). Il affirme aujourd’hui s’insurger contre le non-respect par le gouvernement des accords de paix du 23 mars 2009. Des combats ont fait rage ces derniers jours, notamment à Kibumba, à 20 km environ de Goma.

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