(Agence Ecofin) - A travers cette décision, la haute juridiction sud-africaine met fin à plusieurs mois de dilatoire et de procédures de l'ancien président pour éviter de témoigner devant cette commission chargée d'enquêter sur les soupçons de corruption dans les organes d'Etat pour lesquels il est parfois cité.
La Cour constitutionnelle d’Afrique du Sud a ordonné ce jeudi 28 janvier 2021 à l’ancien président, Jacob Zuma (photo), d’obéir aux convocations et aux directives de la commission contre la corruption à la tête de l’Etat.
« M. Jacob Zuma est enjoint de comparaître et de témoigner devant la commission aux dates fixées par celle-ci », a décidé la Cour constitutionnelle, estimant que l’ancien chef de l’Etat « n'a pas le droit de garder le silence pendant cette procédure ».
Judgment on Thursday at 10h00: Former President Jacob Zuma is legally obliged to appear and give evidence before the State Capture Commission. (Secretary of the Judicial Commission of Inquiry into allegations of State Capture v JG Zuma) pic.twitter.com/nK2ReQbkbi
— Constitutional Court (@ConCourtSA) January 28, 2021
Créée en janvier 2018 et présidée par le juge Raymond Zondo (d’où l’appellation commune de Commission Zondo), cette commission a pour mission d’enquêter sur des soupçons de corruption dans le secteur public, y compris les organes d'Etat en Afrique du Sud.
En décembre 2020, elle avait interrogé 278 témoins dont des dizaines de ministres ou ex-ministres, élus, hommes d'affaires ou hauts fonctionnaires, et recueilli environ 150 000 pages de preuves
La plupart des témoignages ont concerné des allégations de corruption pendant la présidence de Jacob Zuma (2009-2018), dont certains l’impliquant directement.
L’ancien président ne s’est présenté qu'une seule fois devant la commission, en juillet 2019, pour témoigner. Une comparution qui n’aura été que de courte durée. Il y mettra fin considérant qu'il était traité comme un « accusé » et non comme un témoin.
Jacob Zuma a par la suite accusé le président de la commission d'enquête d'être « partial » et réclamé qu'il se récuse.
Cette décision de la Cour constitutionnelle vient ainsi mettre fin à des mois de dilatoire et de procédures ayant permis à l'ancien président d’éviter de témoigner.
Fortement éclaboussé par des soupçons de corruption notamment dans l’affaire des frères Gupta, Jacob Zuma avait été contraint à la démission en 2018 et remplacé par Cyril Ramaphosa.
Borgia Kobri
Abidjan, Côte d'Ivoire. Une plateforme de mise en relation entre les entreprises allemandes et leurs homologues de l’Afrique francophone.