Centrafrique : le gouvernement accuse François Bozizé de préparer un coup d’Etat

(Agence Ecofin) - Le porte-parole du gouvernement centrafricain a dénoncé une tentative de coup d’état de la part de l’ancien président François Bozizé, exclu des prochaines élections présidentielles qui doivent avoir lieu dans 8 jours. Les accusations surviennent après la fusion de plusieurs groupes armés qui auraient l’intention de marcher vers la capitale Bangui.

Le ministre de la communication et porte-parole du gouvernement centrafricain Ange-Maxime Kazagui a clairement affirmé que François Bozizé s’est déplacé vers la ville de Bossembélé avec l’intention de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui.

« Il s’agit manifestement d’un coup d’état que le gouvernement tient à dénoncer en cette période électorale où le gouvernement cherche à consolider les acquis démocratiques à travers les prochaines consultations », a-t-il précisé.

L’annonce intervient alors que des mouvements d’hommes armés sont signalés depuis quelques jours, à l’approche du scrutin présidentiel du 27 décembre. Pour assurer le bon déroulement des élections, l’ONU a déployé le Minusca sur l’axe routier de Bangui et dans les zones du nord-ouest et du nord du pays, où les groupes armés ont fait irruption la veille.

L’ancien président François Bozizé, renversé en 2013 par un coup d’Etat mené par la Séléka, s’est déclaré candidat aux prochaines élections. Mais la Cour constitutionnelle a invalidé sa candidature en raison des sanctions des Nations Unis qui pèsent sur lui pour son soutien présumé à des groupes armés accusés de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. 

Plutôt ce samedi, les trois principaux groupes armés, à savoir le Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), le Retour réclamation réhabilitation (3R) et les milices anti-Balaka ont annoncé leur fusion pour former une seule entité, la Coalition des patriotes pour le changement (CPC). Ils ont par ailleurs appelé les autres groupes à y adhérer, et appelé leurs membres au respect scrupuleux des populations civiles, du personnel humanitaire et des troupes de l’ONU.

Pour l’heure, la situation semble sous contrôle, et la distribution des cartes électorales a débuté dans une atmosphère calme. Le président sortant Faustin-Archange Touadera, candidat aux élections prochaines, a pour sa part organisé un meeting au complexe sportif Barthélemy Boganda surnommé « stade 20 000 places » de Bangui.

Aïsha Moyouzame