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Ouganda : de violentes manifestations suite à une nouvelle arrestation de l’opposant Bobi Wine font au moins sept morts

  • Date de création: 19 novembre 2020 13:51

(Agence Ecofin) - Des violences meurtrières ont éclaté à Kampala après l’annonce de l’arrestation de l’opposant Bobi Wine, au cours d’un rassemblement, mercredi. L’opposition dénonce une tentative d’intimidation en vue d’entraver la campagne des concurrents à Yoweri Museveni avant la présidentielle.

Au moins sept personnes sont mortes et 45 blessées, selon la police ougandaise, dans de violentes manifestations le mercredi 18 novembre à la capitale Kampala suite à une nouvelle arrestation de l’opposant et candidat à l’élection présidentielle, Bobi Wine.

Le musicien populaire devenu politicien a été arrêté lors d’un rassemblement dans le cadre de sa campagne à Jinja, une ville située au nord du lac Victoria, dans l'est de l'Ouganda. Une nouvelle interpellation qui intervient une quinzaine de jours après une première arrestation qui avait fait grand bruit dans le pays.

« Plus de 24 heures après son arrestation et sa détention brutales à Nalufenya [un poste de police à Jinja qui a une mauvaise réputation, Ndlr], Bobi Wine s'est vu refuser l'accès à ses avocats et à son équipe médicale. Seuls les officiers de l'armée et de la police ont accès à lui. La violation de ses droits en toute impunité doit être condamnée par toute personne de bonne conscience », peut-on lire dans un tweet sur le compte officiel de l’opposant.

La police ougandaise justifie cette arrestation par le non-respect des mesures restrictives contre la propagation de la covid-19 interdisant aux candidats à la présidentielle d’organiser des rassemblements de masse.

« Malgré les avertissements répétés adressés aux candidats, à leurs agents et au grand public concernant les effets négatifs et les risques pour la santé de l'organisation de rassemblements et de défilés non autorisés, nous continuons d'être témoins d'actes de défi et de mépris total des directives de la CE [de la Commission électorale]. Par conséquent, ceux qui défieront ces directives de la Commission électorale avec leurs sinistres plans visant à perturber le processus électoral en subiront certainement les conséquences », indique un communiqué de la police.

Pour l’opposition ougandaise, il ne s’agit là que des prétextes pour entraver la campagne des opposants et les intimider avant l’élection présidentielle prévue le 18 février 2021 en Ouganda.

Pendant ce temps, dénonce l’opposition, le président sortant, Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986, organise des rassemblements en toute liberté.

« Bobi Wine est toujours en prison. Le régime l'accuse de tenir de grandes réunions et processions. D'autre part, le général Museveni continue d'embaucher des foules pour organiser des processions et des rassemblements partout. Le régime panique tellement. La covid-19 est une excuse. #WeAreRemovingADictator », s’indigne un tweet posté sur le compte officiel de Bobi Wine.

Ajoutant que « si Museveni veut être candidat unique, il doit le déclarer. Sinon, nous devons avoir des règles de jeu équitables pour tous les candidats ».

Un autre candidat à la présidentielle, Mugisha Muntu, a annoncé qu'il suspendrait sa campagne jusqu'à la libération de Bobi Wine.

Borgia Kobri

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