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Affaire « bérets rouges » : la justice malienne met fin aux poursuites contre le général Amadou Haya Sanogo

  • Date de création: 16 mars 2021 11:47

(Agence Ecofin) - Auteur du putsch ayant renversé le président Amadou Toumani Touré en 2012, Amadou Haya Sanogo avait été arrêté en 2013 pour l’assassinat de 21 membres de la garde rapprochée de son prédécesseur. Une loi d’amnistie controversée avait été adoptée en 2019 pour abandonner les charges qui le visaient.

Au Mali, la justice vient d’abandonner les poursuites contre le général Amadou Haya Sanogo (photo), ancien putschiste et principal accusé dans l’affaire dite des « bérets rouges ». La décision a été prononcée le lundi 15 mars 2021 par la Cour d’assises de Bamako.

«  Sur la base de la loi d'entente et du protocole d'accord signé entre le gouvernement et les victimes, la Cour ordonne que l'action soit éteinte contre les inculpés, qu'ils soient immédiatement libérés si aucune autre charge n'est retenue contre eux  », a annoncé le président de la Cour, Gaoussou Sanou. Cette loi avait été adoptée en 2019 pour accorder au nom d’une « réconciliation nationale », l’amnistie aux personnes mises en cause dans le dossier.

L’affaire avait éclaté en 2013, après la découverte d’un charnier contenant 21 corps de membres des bérets rouges, une unité d’élite proche de l’ancien président Amadou Toumani Touré. Celui-ci avait été renversé un an plus tôt par Amadou Haya Sanogo qui a lui-même été arrêté, car considéré comme le principal instigateur de la répression ayant conduit à l’assassinat des 21 soldats.

Même si le gouvernement a prévu des indemnisations pour les familles des victimes, cette décision est déjà vivement critiquée par les organisations de défense des droits humains. «  Il faut nécessairement que le procès aille à son bout, que les droits des victimes à une réparation intégrale soient respectés, une loi d'entente nationale ne peut pas être invoquée pour assurer l'impunité  », a indiqué Aguibou Bouaré, président de la Commission nationale des droits de l'Homme. Et d’ajouter : «  le Mali n'a pas besoin d'une telle injustice, d'une telle impunité qui marque vraiment un recul profond en matière de respect et de protection des droits de l'Homme  ».

Moutiou Adjibi Nourou

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Moutiou ADJIBI NOUROU
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