(Agence Ecofin) - Les discussions et négociations intenses de la COP26 ont pris fin samedi 13 novembre avec des accords globaux. Certains signataires étaient moins satisfaits que d’autres. Si les mesures votées exhortent les pays à tout faire pour ne pas dépasser la barre de 1,5°C, cet objectif va rester difficile à atteindre.
Mettre la main à la pâte pour « réduire progressivement » l’usage du charbon hors captage de CO2, c’est ce qui a été arrêté dans le texte final de la COP26, alors qu’il était jusque-là question d’en « sortir progressivement ». Une nuance voulue par l’Inde, défenseuse d’un ‘’usage responsable’’ des énergies fossiles, et acceptée par la Chine et les USA, respectivement plus gros consommateur et producteur mondiaux de combustibles fossiles.
Emu, le président de la COP26 se dit «profondément désolé» après un accord en demi-teinte
— Le Parisien | Ma Terre (@lp_materre) November 14, 2021
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Un autre point qui a cristallisé les frustrations est celui de la finance climatique, les pays pauvres n’ayant toujours pas obtenu des dédommagements pour compenser les retombées économiques et environnementales négatives du réchauffement de la planète sur leurs territoires. Pourtant les plus faibles émetteurs de gaz à effet de serre se heurtent aux craintes de possibles implications juridiques par les principaux pollueurs.
Ajouté à cela la permission d’entorses aux résolutions de réduction d’émission en cas de « circonstances nationales particulières », on peut comprendre l’insatisfaction de nombreuses parties, dont entre autres les délégations fidjienne, maldivienne, marshallaise, suisse, guinéenne, ainsi que des experts et représentants d’institutions et ONG de divers horizons.
« Actuellement, à 1,2 °C de réchauffement climatique, la sécheresse et les inondations tuent des gens en Ouganda. Seules des réductions d'émissions immédiates et drastiques nous donneront un espoir de sécurité, et les dirigeants mondiaux n'ont pas réussi pour le moment » a affirmé Vanessa Nakate, militante écologique ougandaise, tandis que pour Shauna Aminath, ministre maldivienne de l'Environnement, « les progrès progressifs réalisés à Glasgow ne correspondent pas à l'urgence et à l'échelle requises […] pour nous c'est une question de survie ».
Il y a toutefois eu quelques points positifs à cette COP26. D’abord un changement de cadence qui enjoint les plus gros acteurs des marchés carbone à présenter dans 1 an à la COP27 des politiques plus concrètes et efficaces pour atteindre les objectifs de l’accord de Paris. Un accord optimisé par l’examen et la modification de certaines règles de fonctionnement du marché.
Mieux, les 200 pays participants devront fournir d’ici 2024 des détails sur leurs émissions, pour servir de référentiel pour les avancées futures.
Des accords ont été signés sur les secteurs automobile, gazier (méthane), forestier, à étudier et implémenter à la COP27. Beaucoup de banques majeures et de pays, dont la France, ont pris l’engagement d’adapter leurs investissements à la neutralité carbone au cours de la décennie.
I am incredibly grateful to everyone who has helped get us here today in Glasgow
— Alok Sharma (@AlokSharma_RDG) November 13, 2021
But this is a fragile win
We have to continue to work together to kept 1.5 alive
Read my full statement here on the outcomes of #COP26: https://t.co/SHP22t3bDc pic.twitter.com/8xSCZA7I10
L’ONU craint toujours le scénario d’un réchauffement de plus de 2,7 °C d’ici l’an 2100, et pour l’éviter, il faudrait parvenir à réduire les émissions de gaz à effet de serre à l’échelle mondiale, de 45% au plus tard en 2030. Une direction que le monde est pour l’instant, loin de prendre.
Feriol Bewa
Casablanca, Maroc - Salon international de la logistique