Côte d'Ivoire : cité dans les Pandora Papers le 1er ministre Patrick Achi dément avoir mené des activités illégales

(Agence Ecofin) - L'enquête du consortium ICIJ dans les « Pandora Papers » qui dénonce les paradis fiscaux a mentionné plusieurs dirigeants africains, dont le Premier ministre ivoirien Patrick Achi. Celui-ci explique avoir « toujours rempli l’ensemble de ses obligations légales, fiscales et sociales ».

L'enquête internationale du Consortium international des journalistes d'investigation (ICIJ) a révélé les noms de 43 hommes politiques africains figurant dans les « Pandora Papers » au nombre desquels, le Premier ministre ivoirien, Patrick Achi (photo).

Accusé de détenir une société offshore jusqu’en 2006, le successeur de feu Hamed Bakayoko a dit ne pas se reconnaître dans cette « action illicite ».

C'est dans un communiqué transmis le lundi 4 octobre à l’AFP que les services de la primature ont indiqué les circonstances de création en 1996, de la société Stratégie et Management Consultants. « Il y a 25 ans, alors entrepreneur et consultant en stratégie, Patrick Achi a créé en 1996 à Abidjan, la société Stratégie et Management Consultants qui est intervenue pour de nombreux clients privés et publics en Côte d’Ivoire, et a toujours rempli l’ensemble de ses obligations légales, fiscales et sociales. Dans la perspective de missions à l’international, que son activité de consultant pouvait impliquer légitimement, une société a été immatriculée en 1998 à l’étranger, avec toutes les formalités légales », a fait savoir le communiqué. Avant d'ajouter : « cette société n’a jamais servi de support à la moindre évasion fiscale, à la moindre transaction illicite, au moindre détournement de fonds publics, à la moindre activité illégale. Prétendre le contraire est une atteinte grave à la vérité comme à l’honneur et l’éthique tant civique que professionnelle de Patrick Achi ».

Le ministre a laissé entendre qu'il ne « permettra plus que son nom puisse être amalgamé avec des agissements illicites et ainsi sali par des esprits aux motivations indéterminées ».

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— RTI Info (@RTI_info) October 5, 2021

Ce sont 43 dirigeants africains qui sont indexés par l’enquête. Selon le journal Le Monde, le président congolais Denis Sassou Nguesso a détenu pendant près de vingt ans, une société extraterritoriale dans les îles Vierges britanniques. Ali Bongo est quant à lui, accusé d'y détenir depuis la fin des années 2000, deux sociétés extraterritoriales. Le président kényan Uhuru Kenyatta et certains membres de sa famille détiennent, selon Pandora Papers, plus de 30 millions de dollars logés dans des comptes extraterritoriaux.

Pandora Papers, le volet ivoirien. "Un problème d'éthique" pour le journaliste Noël Konan
Le journaliste d'investigation ivoirien a trouvé la trace de deux personnalités : le Premier ministre Patrick Achi et le Médiateur de la République Adama Toungara. Entretien depuis Abidjan. pic.twitter.com/Nk6HXciE9D

— Le journal Afrique (@JTAtv5monde) October 4, 2021

Les Pandora Papers qui désignent la fuite de près de 11,9 millions de documents confidentiels faisant état d'évasion fiscale à large échelle interviennent dans un contexte où M. Achi est pressenti pour succéder à Alassane Ouattara. Ancien secrétaire général de la présidence de la République, il a été nommé à la tête du gouvernement ivoirien en mars 2021, suite au décès brutal d’Hamed Bakayoko.

Entrepreneur et consultant en stratégie de gestion, il a occupé les fonctions de conseiller du ministre des Finances puis de conseiller technique au ministère de l'Energie, chargé de la réforme du secteur des énergies. C'est en 2000 qu'il fait son entrée au gouvernement en tant que ministre chargé des Infrastructures économiques.

Notons que les Pandora Papers ne révèlent ni mouvement, ni transaction, ni actif lié à la société créée par le responsable ivoirien.

Dorcas Loba (Stagiaire)