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Côte d'Ivoire : Charles Blé Goudé demande « pardon aux Ivoiriens » et souhaite « un geste » du gouvernement pour rentrer

  • Date de création: 02 avril 2021 15:51

(Agence Ecofin) - Ancien bras droit de Laurent Gbagbo, Charles Blé Goudé n’est désormais plus poursuivi par la CPI pour crimes contre l’humanité. Cependant, il est condamné par la justice ivoirienne à 20 ans de prison pour des « actes de torture, homicides volontaires et viols » commis lors de la crise de 2010-2011.  

Définitivement acquitté par la Cour pénale internationale (CPI) le 31 mars 2021, l’ancien ministre ivoirien de la Jeunesse, Charles Blé Goudé (photo), a accordé une interview à la chaîne de télévision France 24. L’ancien bras droit de l’ex-chef d’Etat Laurent Gbagbo a livré ses sentiments sur la crise post-électorale de 2010-2011 qui a conduit à son arrestation ainsi que sur un possible retour en terre ivoirienne.

« Je veux parler à la Côte d’Ivoire plurielle. Mes frères ivoiriens, certains avec qui je me suis brouillé, ceux qui se sont sentis blessés, offensés, outrés par quelques paroles sorties de ma bouche, par un acte avéré, faux ou supposé, qui l’a blessé, ici devant le monde entier je voudrais humblement demander pardon. A mes frères ivoiriens de l’autre partie qui ne m’ont pas compris, avec qui je me suis brouillé, le temps est arrivé pour qu’on se donne la main », a déclaré Charles Blé Goudé, le visage grave. Dans un véritable Mea Culpa adressé au peuple ivoirien, l’ancien chef des Jeunes patriotes a exprimé ses regrets concernant la crise post-électorale de 2020-2011 qui a abouti à la mort d’au moins 3000 Ivoiriens.

Selon Charles Blé Goudé, il est temps que tous les Ivoiriens s’unissent et se pardonnent pour oublier un passé douloureux et enterrer définitivement la hache de guerre. « On ne peut pas continuer ainsi, à nous accuser mutuellement à vouloir écraser l’autre. Le résultat est connu, c’est la désolation […] Je veux qu’on rassemble les Ivoiriens de nouveau. Pardonnons-nous les uns les autres. Moi je demande humblement pardon. Pas forcément parce que j’ai fait quelque chose, mais il y en a pour qui Charles Blé Goudé n’est pas forcément un ange. Je viendrai vers eux pour qu’on se parle, pour qu’on puisse s’expliquer ».  

Rappelons que Charles Blé Goudé avait été arrêté au Ghana en 2013 puis transféré l’année suivante à La Haye pour y être jugé pour crimes contre l’humanité. Aux côtés de l’ancien président Gbagbo, il était accusé de meurtres, viols et persécutions contre des populations civiles.

Son acquittement sonne comme une victoire pour de nombreux Ivoiriens qui au fil des années n’ont jamais cessé de manifester leur soutien au camp Gbagbo. Cependant, la question du retour au pays de celui qui est surnommé « le Général de la Rue » reste problématique.

En effet, même s’il a été libéré par la CPI, Charles Blé Goudé reste sous le coup d’une condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne pour des « actes de torture, homicides volontaires et viols » commis pendant la crise. De plus, il n’a toujours pas obtenu le passeport devant lui permettre de retourner en Côte d’Ivoire, et même en cas d’obtention du document, il pourrait être arrêté dès son retour au bercail.

Concernant son passeport, l’homme de 49 ans s’est dit confiant dans le fait que l’Etat ivoirien répondra favorablement à sa demande. D’ailleurs, Laurent Gbagbo avait au terme d’une longue démarche, réussi à obtenir fin 2020, un passeport ordinaire et un passeport diplomatique et selon son avocate, il envisage un retour au pays. Néanmoins, concernant sa condamnation par le Tribunal criminel d’Abidjan, Charles Blé Goudé a demandé « un geste » de la part du gouvernement ivoirien.

« J’espère de la part du pouvoir un geste, une amnistie, ou une grâce, parce que je pense que notre pays en a besoin. Le pardon qu’on l’accorde ou qu’on le demande est une case dont la Côte d’Ivoire ne peut pas se passer […] Pour que les Ivoiriens puissent souffler, puissent quitter cette zone de pression […] Je lance cet appel aux autorités ivoiriennes. Je souhaite un geste pour décrisper cette atmosphère, pour que le président Laurent Gbagbo et moi puissions rentrer chez nous et qu’on puisse tourner cette page-là », a-t-il déclaré.

Reste à savoir si le pouvoir ivoirien dirigé par Alassane Ouattara, l’autre principal protagoniste de la crise post-électorale de 2010-2011, sera sensible à cette nouvelle demande.

Moutiou Adjibi Nourou

Moutiou ADJIBI NOUROU
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