Tanzanie: la Tanesco pourrait constituer un obstacle au plan d’emprunt de 12 milliards $
(Agence Ecofin) - La gestion faite par le gouvernement tanzanien des dettes de la Tanseco, la compagnie en charge de la fourniture électrique, pourrait être un argument défavorable au programme d’emprunt de 12,3 milliards $ prévu par le pays.
« L’Etat actuel de la Tanesco est un exemple édifiant de la gestion faite par la Tanzanie de ses entreprises publiques, particulièrement de leurs dettes.», a déclaré, à ce propos, Ahmed Salim, vice-président à Teneo Strategy, un groupe de recherches basé à Dubaï. «Afin de permettre à la Tanzanie d’obtenir une bonne cote de crédit, les institutions telles que la Tanesco devraient avoir l’opportunité de se réformer, quitte à appliquer pour y parvenir une légère hausse de leurs tarifs.», a-t-il conseillé.
En effet, le président John Magufuli a récemment limogé le directeur exécutif de la Tanzania Electric Supply et annulé la décision de hausse du tarif électrique prise pour faciliter l’apurement des dettes de la Tanesco. La dette de la compagnie est évaluée à plus de 300 millions $.
« Plus longtemps la compagnie demeurera financièrement instable, plus elle pèsera sur les ambitions du gouvernement parce qu’elle continue à solliciter des garanties pour ses prêts. En effet, les problèmes financiers de la Tanesco et le risque d’impayés que présente la société, exposent le gouvernement, d’autant plus que les prêts à contracter seront en devises extérieures.», a expliqué Lisa Brown, une analyste de la Rand Merchant Bank à Bloomberg.
Contacté par l’agence, Sospeter Muhongo, le ministre de l’énergie et des mines, a répondu que la restructuration de la Tanesco passerait par sa transformation en une compagnie plus efficiente et de taille plus modeste, plutôt que par l’augmentation des tarifs électriques qui avait été préconisée par la Banque mondiale. « Une hausse des tarifs électriques augmenterait les coûts de production et, par conséquent, le coût de la vie en général. Nous n’en sommes pas encore à cette situation désespérée quant à nos dettes.», a-t-il affirmé, confiant.
Gwladys Johnson
