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Pourquoi les gouvernements africains ne soutiennent pas plus activement les imprimantes 3D?

Il suffit de faire « printer 3d » dans son moteur de recherche préféré pour tomber sur une foultitude de propositions commerciales d’imprimantes 3d, de tomber sur des articles visionnaires sur la colonisation de la lune par une imprimante 3d ou des éléments de prototypage rapide d’outils ou d’objets allant du plus ridicule au moteur d’avion.

La « révolution » de l’imprimante 3D semble en marche et les idées fusent rapidement. Bon ok, des fois, on peut tomber sur des choses légèrement ridicules ou franchement alarmantes. Mais c’est passionnant de voir cette évolution.

Pourquoi alors l’Afrique qui avait supplanté l’Europe dans l’usage extensif du mobile se retrouve « à la traine » ? Dans cet article de l’Agence Ecofin sur les 9 tendances TIC de l’année 2015 (16/02/2015 - Les 9 tendances qui marqueront l’année 2015 des TIC en Afrique, selon Deloitte) l’imprimante 3D est relégué à l’innovation de l’année prochaine. Bon ben alors bye bye ciao innovation, c’est pas comme si on avait besoin de toi… Et ne me parlez pas du prix comme raison de frein à l’innovation.

La recherche en français ou anglais sur le moteur de recherche à propos des imprimantes 3d en Afrique nous amène systématiquement vers l’incroyable travail d’un jeune togolais Afate Gnikou, qui crée des imprimantes 3D en recyclant des vieux ordinateurs et qui vient juste de réunir 3000 € de plus sur une deuxième demande de soutien sur la plateforme de financement communautaire Ulule. Mais hors de cette initiative on trouve peu de réel engouement pour ce qui est de cette nouvelle technologie. Des sur les imprimantes 3D ont d’ailleurs très peu de discussion sur le sujet.

blog AfateGnikouAfate Gnikou et sa création, le W.Afate 3D printer

C’est d’autant plus étonnant que les « fab labs », cette appellation qui désigne des petits espaces de créativité en accès libre avec le matériel nécessaire avec une imprimante 3d et les logiciels nécessaires, se développent apparemment assez bien en Afrique. Makery.info, un site qui se spécialise dans l’actualité des fab labs, entre autres, avance que si le développement est faible en Afrique pour les imprimantes 3D c’est que recyclage et récupération sont une réalité déjà très présente en Afrique avec les docteurs plastiques et que donc l’utilisation des imprimantes 3D pour la réparation d’objet n’y a pas un avenir important.

Bien que l’explication soit intéressante, je ne pense pas que les imprimantes 3D se limitent à cela même dans le contexte de la consommation de ménages. Je pense au contraire que ces techniques de recyclage et de récupération font que l’imprimante 3D sera un levier de créativité pour les cerveaux africains débordants d’ingéniosité.

De plus, je trouve que l’Afrique a une configuration spéciale qui serait favorable à une utilisation en masse de ces imprimantes. Les infrastructures sont parfois inexistantes et la logistique est un vrai cauchemar parfois. Il est parfois plus intéressant de faire transiter un produit par une capitale européenne que d’utiliser des vols intérieurs hors de prix. De plus beaucoup des matières premières nécessaires aux imprimantes 3D se trouvent en Afrique, que ce soit en termes de pétrole ou de minerais. Il y a par exemple ce projet de graphite à haute teneur à Madagascar (un des éléments essentiels pour l’avenir de l’impression 3D) : 11/02/2015 - Madagascar: Energizer Resources se prévaut d’un plan de mine réaliste pour le graphite de Molo.

Pour prendre un exemple concret du levier potentiel des imprimantes 3D, je prendrais l’exemple des énergies renouvelables. En 2013, une équipe de chercheurs australiens avait réussi la création de panneau solaire 3D, flexible et en taille A3. Non seulement l’efficacité est similaire sinon supérieure aux panneaux traditionnels mais le processus pourrait diminuer les coûts de production (sans même compter le transport) de presque 50%.

blog a3 solarpanel
Impression en 3D de panneaux solaires flexibles

Bien sur l’argument pourra être fait sur le coût des imprimantes 3D nécessaires, pour l’instant. Mais Imaginons un instant, une compagnie capable d’imprimer des panneaux solaires flexibles utilisables quasiment partout et cela dans des pays dont l’ensoleillement peut aller jusqu’à 3800 h par an, et l’impact sur la vie quotidienne des populations locales.

Un autre exemple intéressant est le cas de cette mini turbine à vent entièrement imprimée et qui permet de générer environ 300 watts et qui est accessible en "Open Source". C’est peu mais ça permet de charger des mobiles, un laptop ou même des lumières.

blog windturbine

Avec dans les mains des imprimantes, des projets solaires ou éoliens innovants (à l’image des arbres vents) pourront voir le jour rapidement et avoir un impact sur la vie quotidienne.

blog ArbreVent
L’arbre à vent est une méthode de production d’énergie éolienne en simulant le mouvement des feuilles. Contrairement aux éoliennes traditionnelles ayant besoin d’au minimum d’un vent de 5m/s, la production d’électricité se fait dès qu’un vent dépasse 2m/s avec un bruit réduit.

Pour la médecine, des projets sont aussi en cours et pourraient présager du potentiel de l’impression que ce soit pour faire des seringues, des prothèses ou parfois des outils médicaux comme un indicateur de veine pour enfant.

Autant le projet de ce jeune togolais pour une imprimante 3D est caractéristique de la créativité africaine et du potentiel levier économique de la révolution à venir, autant le besoin d’accéder à des financements collaboratifs est symptomatique du manque de volonté et de vision politique.

La transformation locale est une des difficultés qui empêche certaines économies africaines de réaliser leurs vrais potentiels. Les pays ont souvent été considérés comme des producteurs de matières premières, un point c’est tout. Mais la situation change peu à peu. Nestlé au Cameroun transforme le café localement, le Gabon, avec l’interdiction de l’exportation des grumes, ou même certaines transformations de diamant en Afrique du Sud. L'impression en 3D pourrait changer la donne.

L’imprimante 3D pourrait devenir un levier de croissance capable de surpasser l’impact du mobile et libérer enfin la créativité de la jeunesse africaine.

Ok ok j’en fais beaucoup mais le potentiel est là. Et à mon humble avis, c’est maintenant qu’il faut soutenir des personnes comme Afate Gnikou. 

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