Congo : les Pygmées réclament l'application de la loi censée les protéger

(Agence Ecofin) - Face à leur situation qualifiée de « misérable » par l'ONU, la population autochtone réclame l'application d'une loi élaborée à partir de 2004 par des représentants des autochtones, gouvernement, parlementaires, société civile et l'ONU et promulguée au début de l'année.

Cette loi tarde à trouver application et laisse « cette population dans l'indignité et la discrimination ».

Au nombre de 3,6 millions, les Pygmées représentent près de 2% de la population congolaise repartis dans diverses zones du pays. David Lawson, représentant du Fonds des Nations Unies pour la population a dénoncé le risque d'extinction de ce peuple : « Comme ailleurs dans le monde, la communauté autochtone congolaise est aujourd’hui en danger d’extinction », assure-t-il.

Privés de leurs droits fondamentaux, les Pygmées sont très souvent traités comme des esclaves. « Dans le nord Congo, ils sont considérés comme des esclaves. Quand on arrive au sud, à quelques exceptions près, la situation est la même », précise Valentin Mavoungou, directeur général des droits de l'homme et des libertés fondamentales au ministère de la Justice.

L'ONU pointe le doigt sur l'absence de logement adéquat, d'accès aux services sociaux de santé et d'enseignement minimum.

L'impossibilité d'accéder à la propriété est également mis en évidence face à des situations où des Pygmées cultivent des terres qui ne peuvent leur appartenir. « Les autochtones vivent séculairement sur ces terres, mais elles ne leur appartiennent pas. Il y a là un vrai problème de foncier que la loi va régler », note Roger Bouka de l'Observatoire congolais des droits de l'homme (OCDH).

L'application de cette loi rétablirait ces droits aux autochtones.