Le prix de l’or proche de son niveau historique, confirmant les prévisions du World Gold Council

(Agence Ecofin) - En tant que principal produit minier exploité dans plusieurs pays africains, l’or contribue fortement aux recettes publiques des États et au PIB. La hausse du prix du métal jaune sur les marchés mondiaux peut contribuer à des revenus plus élevés pour les producteurs, dont ceux actifs en Afrique.

Les contrats à terme sur l’or pour avril ont atteint lundi 2 126 dollars l’once à New York, le plus haut niveau depuis la création du contrat en 1974. Cette évolution intervient alors que plusieurs analystes, y compris ceux du World Gold Council (WGC), ont estimé ces derniers mois que le prix du métal jaune devrait être plus élevé qu’en 2023.

En 2023, le prix moyen de l’or s’est établi à 1 940 $ l’once, selon le World Gold Council, en hausse de 8 % en glissement annuel. Le métal jaune pourrait progresser davantage cette année, alors que les observateurs s’attendent à la première baisse des taux directeurs de la Réserve fédérale américaine depuis 2020. Cela devrait entrainer une baisse des rendements qui pourrait se traduire par un gain de 4 % pour le prix de l’or, selon le WGC. La banque d’investissement J.P. Morgan prévoit de son côté un prix de l’or à 2 300 $ l’once, d’ici la mi-2024.

Parmi les autres facteurs qui contribueront à la hausse, Ole Hansen de Saxo Bank cite des achats d’or des banques centrales et une demande soutenue des investisseurs pour les Fonds négociés en bourse, adossés à l’or. Une partie de ces prévisions se confirme pour le moment puisque, selon le World Gold Council, les banques centrales ont ajouté 39 tonnes d’or aux réserves mondiales en janvier. Il s’agit du double des achats nets de décembre 2023 et le huitième mois consécutif d’achats nets.

Pour rappel, plusieurs pays africains ont des économies qui dépendent plus ou moins fortement de l’exploitation de l’or. Les secteurs miniers du Mali et du Burkina Faso, deux importants producteurs ouest-africains, ont représenté respectivement 22 % et 19,25 % des revenus miniers en 2021. Pour ces pays, la hausse des prix de l’or pourrait signifier des revenus plus élevés, à condition que la production ne baisse pas.

Emiliano Tossou