(Agence Ecofin) - Dans un rapport publié hier, baptisé « Palmiers à huile et biodiversité », l’Union internationale pour la conservation de la nature (IUCN) plaide pour une concertation urgente de toutes les parties prenantes de l’industrie de l’huile de palme afin de le rendre plus durable.
Le document de 147 pages, qui se veut une analyse objective des impacts de l’huile de palme et des solutions possibles, s’appuie sur des données publiées avant le 31 janvier 2018.
L’oléagineux fournit à 85% par l’Indonésie et la Malaisie, est épinglé depuis quelques années, par les ONG de défense de l’environnement en raison de la déforestation et de la perte de biodiversité qu’engendre son développement dans plusieurs pays dont ceux africains.
Si l’IUCN avance que l’huile de palme représente une menace pour plus de 193 espèces dont les plus gravement touchées, sont les orangs-outans, les gibbons et les tigres, elle fait valoir cependant qu’un bannissement pur et simple ou même un boycott n’est pas le remède.
« Quand on considère l’impact désastreux de l’impact de l’huile de palme sur la biodiversité globale, il n’y a pas de solutions simples. La moitié de la population mondiale consomme l’huile de palme et si nous l’interdisons, un autre oléagineux aussi gourmand en terre, le remplacera. L’huile de palme est partie pour durer.», estime Inger Andersen (photo), directrice générale de l’UICN.
En effet, étant donné qu’un autre oléagineux nécessiterait 9 fois plus de superficie pour produire autant d’huile que le palmier à huile, un remplacement de cette culture conduirait à une hausse significative de la superficie mondiale consacrée afin de répondre à la demande globale.
« En raison de ses rendements élevés, le palmier à huile produit environ 35% de la totalité de l’huile végétale sur moins de 10% des terres.», précise le rapport. « Les schémas de certification durable d’huile de palme ont jusqu’ici, prouvés qu’ils améliorent marginalement la prévention de la déforestation mais cette approche reste relativement récente et possède le potentiel d’améliorer la durabilité. Beaucoup d’efforts sont nécessaires pour assurer que les engagements de durabilité soient honorés et que les bilans soient transparents, mais aussi qu’une demande subsiste pour l’huile de palme certifiée.», explique l’IUCN.
L’industrie de l’huile de palme est la troisième plus grande culture oléagineuse en termes de superficie de plantation derrière le soja et le colza avec 18,7 millions d’hectares de plantations industrielles en 2017, selon l'IUCN.
Espoir Olodo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.