(Agence Ecofin) - Afin de mieux faire face à la volatilité du marché mondial du cacao, les présidents ivoirien Alassane Ouattara, et ghanéen, Nana Akufo-Addo, se sont entendus sur une stratégie commune en marge de l’Africa CEO Forum qui s’est ouvert hier à Abidjan.
Dénommée « Déclaration d’Abidjan », cette feuille de route comprend plusieurs mesures allant de la commercialisation à la production, en passant par la transformation.
Concernant le premier volet, les deux nations « s’engagent à harmoniser leurs politiques de commercialisation du cacao ». Ceci se fera notamment à travers l’annonce concomitante en début de chaque campagne, du prix bord champ garanti aux producteurs de cacao.
Du côté de l’appareil de production, les actions porteront notamment sur la recherche, l’amélioration des variétés et sur l’adoption et la mise en œuvre d’un programme régional de lutte contre la maladie virale du cacaoyer (Swollen Shoot).
Pour ce qui est de la transformation, les deux pays producteurs ont réitéré leur volonté de traiter une majeure partie de leur production, et ont également appelé le secteur privé à investir dans l’industrie de transformation sur le continent africain.
Si cette vision commune devrait permettre aux deux Etats de coordonner efficacement leurs actions face à la chute des prix, certains observateurs indiquent néanmoins que plusieurs sujets de fond n’ont pas été abordés.
Il s’agit entre autres de la question récurrente de l’harmonisation du tarif aux exploitants des deux côtés de la frontière, principal levier pour lutter contre la contrebande de cacao qui sévit depuis plusieurs années.
Bien que fournissant 60% de l’offre mondiale de fèves de cacao brutes, la Côte d’Ivoire et le Ghana ne perçoivent que moins de 6% de la valeur de l’industrie mondiale du chocolat estimée à 100 milliards de dollars.
Espoir Olodo
Meknès, Maroc.