(Agence Ecofin) - L'entreprise américaine dit être en discussion avec les autorités, et dans un processus de test indépendant. Les pays où sont intervenues les suspensions représentent un marché potentiel de plusieurs dizaines de millions de clients.
En Tanzanie, au Zimbabwe et au Rwanda, les autorités sanitaires ont annoncé de nouvelles mesures de précaution contre un type de sirop pour enfants produit en Afrique du Sud par l'américain Johnson & Johnson (J&J). Au Rwanda, c'est l'administration chargée du contrôle de la qualité des aliments et des médicaments qui a fait l'annonce. Elle a notamment interdit la distribution et la prescription de ce médicament.
???Rwanda FDA would like to inform the general public about the recall of Batch No. 329304 of Benylin Pediatrics Syrup manufactured by Johnson & Johnson, South Africa. pic.twitter.com/Cr3RMgJRmP
— Rwanda Food and Drugs Authority (@RwandaFDA) April 12, 2024
Ces trois nouvelles interdictions ou mesures de précaution font suite à celles déjà effectives en Afrique du Sud, au Nigeria et au Kenya. Des tests en laboratoire menés par le régulateur sanitaire du Nigeria ont révélé un niveau élevé de diéthylène glycol (DEG), jugé très toxique par les professionnels de la santé. Cette substance est liée à la mort de plusieurs enfants en Gambie, en Ouzbékistan et au Cameroun depuis 2022, dans l'un des cas les plus graves d'intoxication par des médicaments oraux au monde.
Selon Reuters, les produits au centre de la controverse ont été fabriqués en 2021, lorsque Johnson & Johnson avait un contrôle total sur une marque désormais contrôlée par Kenvue, une entreprise dont J&J est le premier actionnaire, aux côtés d'autres investisseurs institutionnels américains. Kenvue a déclaré mener ses propres tests, tout en discutant avec les autorités sanitaires des pays concernés.
On ignore la part réelle de l'Afrique sur les 15,6 milliards $ de ventes déclarées par Kenvue au terme de l'année 2023. Mais l'ensemble des pays où le produit fait l'objet d'interdiction ou de suspension représente un marché potentiel estimé à plusieurs dizaines de millions d'enfants.
L'Afrique compte près de 16% de la population mondiale, mais importe encore jusqu'à 80% de ses médicaments ou consomme des médicaments fabriqués localement par des firmes internationales. Cette situation met à rude épreuve les agences en charge des normes, notamment alimentaires et médicales.
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