Tesla, pris en étau entre la Chine et les USA

(Agence Ecofin) - Le constructeur de voitures électriques Tesla, semble pris entre deux feux dans la querelle diplomatique et commerciale, entre la Chine et les USA.

En effet, Pékin aurait décidé d’interdire l’utilisation de ses voitures ultra connectées à ses fonctionnaires et militaires. La Chine s’inquiète de voir les données recueillies par les capteurs et caméras, être détournées à des fins d'espionnage. Une accusation assez ironique, car c’est la même accusation qui a pesé sur plusieurs sociétés technologiques chinoises et entravé leurs activités aux USA, surtout sous l’administration Trump.

China is restricting Tesla car use by its military and some government agencies, citing national-security concerns, say people familiar with the effort https://t.co/QubGl6wJsa

— The Wall Street Journal (@WSJ) March 19, 2021

En attendant, le patron de Tesla, menacé de se voir coupé du très important marché chinois, ce qui ferait beaucoup de mal à la société et sa valeur boursière, est rapidement monté au créneau pour défendre sa technologie.

Dans une conférence virtuelle, l’entrepreneur milliardaire Elon Musk a ainsi tenté de rassurer Pékin en affirmant qu’aucune compagnie, américaine ou chinoise, ne prendrait le risque de collecter des données privées et de les partager avec leur gouvernement. « Que vous soyez un groupe chinois ou américain, il vous en coûterait très cher de faire de l’espionnage », a-t-il déclaré « Si Tesla utilisait ses voitures pour espionner dans n’importe quel pays, la compagnie serait fermée ».

Pour le constructeur automobile américain, la Chine est un marché crucial et prometteur. Tesla, qui a une usine à Shanghaï, vend déjà dans le pays un quart de sa production totale, et veut atteindre 200 000 véhicules vendus cette année. Il est donc indispensable de rassurer les autorités chinoises.

Sa position n’est pas sans rappeler celle d’applications comme WeChat et TikTok, mises sous pression par l'administration Trump l’an dernier, également au motif de risque d’espionnage.

Pékin et Washington semblent ainsi se renvoyer la balle, par sociétés technologiques interposées.

Ayi Renaud Dossavi

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