L'Indonésie lance son fonds souverain

(Agence Ecofin) - En Asie, l’immense archipel indonésien veut lancer son fonds souverain, un véhicule d'investissement gouvernemental, doté d’un capital initial d’environ 5 milliards $, et visant à terme à mobiliser quelque 15 milliards $.

Selon une information de Reuters, le mécanisme financier vise ainsi à permettre au pays de 268 millions d’habitants, la plus grosse économie d’Asie du Sud-Est, d'améliorer son accès au capital mondial, avec la participation d'investisseurs mondiaux qui « auront la possibilité d'investir dans de nombreux portefeuilles », selon la ministre des finances Sri Mulyani, notamment dans les secteurs de l'industrie, de l'énergie, des routes à péage et de la santé.

Son effet de levier vise à porter les ambitions du quatrième pays le plus peuplé au monde (3,53 % de la population terrestre), de devenir une des cinq premières économies en 25 ans, entre autres en réduisant la dépendance de Jakarta aux IDE, ou aux emprunts.

Ceci étant, s'il s'agit d’attirer des investissements, suivant les modèles adoptés par des pays comme l'Inde, la Turquie et la Malaisie, l'enjeu est également de donner des gages de transparence et d'éviter le piège de la corruption. Une question d'autant plus vitale que les fonds souverains n’ont plus très bonne presse dans la région, depuis le fiasco retentissant du fonds malaisien 1MDB, miné par une corruption et des détournements de capitaux massifs.

Pour répondre à ce défi, le Fonds sollicite les expertises internationales, ainsi qu’un mécanisme de contrôle encore plus strict. La structure devrait être gérée par des professionels "non politiques", et enrégimentée par un conseil de surveillance composé de ministres.

Du reste, s'ils sont principalement développés dans les pays riches ou émergents, notons que les fonds souverains sont également présents en Afrique, bien que le continent occupe encore une place encore modeste à l’échelle planétaire. Ces véhicules, à la différence du modèle adopté par l’Indonésie, sont principalement alimentés par les ressources nationales issues de la rente (en particulier pétrolière ou minière), dans des pays comme l’Angola, l’Algérie, le Botswana, la Guinée Equatoriale, le Gabon, la Libye, la Mauritanie et le Nigeria. 

Selon African Shapers, la valeur des 13 plus grands fonds souverains du continent est actuellement estimée à environ 85 milliards $.

Ayi Renaud Dossavi

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