Un après Tidjane Thiam difficile pour le Crédit Suisse

(Agence Ecofin) - Crédit Suisse, la banque suisse anciennement dirigée par l’ivoirien Tidjane Thiam, a annoncé hier mardi une perte estimée à 4,7 milliards $, résultant de sa relation avec le fonds d'investissement Archegos Capital Management. Ce Family office dirigé par l’ancien gestionnaire de fonds spéculatifs Bill Hwang, qui procédait à des paris à très fort effet de levier, s’est effondré le mois dernier, exposant ses partenaires à plusieurs milliards de dettes. Ses déboires ont provoqué un séisme chez plusieurs grandes banques occidentales et asiatiques (dont le japonais Nomura).

Pour sa part, l’établissement helvète a dû liquider en urgence plus de 2 milliards de dollars d'actions, pour mettre fin à son exposition à l'investisseur en difficulté.

Dans la foulée, les pertes essuyées, ont entraîné plusieurs bouleversements dans l’organisation interne de la banque et une réévaluation de ses plans. Avec notamment la démission de plusieurs cadres, surtout de la directrice des risques, Lara Warner, du responsable de la section investissement, Brian Chin.

De même, Crédit suisse suspend son programme de rachat d'actions, réduit le dividende proposé à ses actionnaires (0,10 franc suisse par action, contre une rémunération initiale de 0,2926 par titre), et coupe les bonus pour le top management. Ceci devrait compliquer les prochains mois de la banque, dont le cours de l'action a chuté d'un quart durant le mois dernier.

Pour la banque, c’est du reste un échec de plus, ces dernières années. L’ironie du sort est qu’il survient un peu plus d’un an, après le départ de l’ancien directeur général, Tidjane Thiam, emporté par une affaire d'espionnage.

L’effondrement d’Archégos avait fait craindre un effet domino et une crise bancaire plus grave. Mais, les marchés, dopés par les masses de liquidités en circulation, des politiques monétaires très accommodantes, et les nombreux plans de relance, semblent avoir accusé le coup, pour le moment.

Ayi Renaud Dossavi

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