(Agence Ecofin) - Dans le sillage de la campagne #Freethevaccine, les Etats-Unis de Joe Biden ont apporté leur soutien à la proposition de l’Afrique du Sud et de l’Inde auprès de l’OMC visant à faire renoncer aux droits de propriété intellectuelle pour les vaccins COVID-19, en vue d'en faciliter la production par les pays du Sud.
Cet appui américain force finalement la main à l’Europe, qui se voit tenue de considérer cette option, au moins formellement. Ainsi, ce jeudi, l’UE s’est dite prête à discuter de la proposition. « L'UE est également prête à discuter de toute proposition qui aborde la crise de manière efficace et pragmatique », a déclaré aujourd’hui Ursula von der Leyen, Président de la Commission européenne, dans un discours prononcé devant l'Institut universitaire européen de Florence. « C'est pourquoi nous sommes prêts à discuter de la manière dont la proposition américaine de dérogation aux protections de la propriété intellectuelle pour les vaccins COVID-19 pourrait contribuer à atteindre cet objectif. »
Wow. Ça serait majeur ça. Biden est étonnant. Positivement étonnant. ?
— Alain Vadeboncoeur (@Vadeboncoeur_Al) May 5, 2021
U.S. will back proposal to waive intellectual property rights and boost Covid-19 vaccine production https://t.co/Vwjk2f1FwR via @statnews
La responsable a ainsi ajouté qu'à court terme, l'UE appelait tous les pays producteurs de vaccins à autoriser les exportations et à éviter les mesures qui perturbent les chaînes d'approvisionnement.
Notons que jusqu'alors, l'Institution européenne était plutôt opposée à cette dérogation sur la propriété intellectuelle. A cet égard, Bruxelles s'alignait avec des pays comme la Grande-Bretagne et la Suisse, qui considèrent que renoncer aux droits de propriété intellectuelle découragerait les firmes pharmaceutiques à se démener pour des vaccins lors d’une prochaine pandémie, sans que cela n’augmente nécessairement, dans l’immédiat, les capacités de fabrication. À noter que plusieurs de ces pays opposés à la dérogation de propriété intellectuelle, abritent de grandes entreprises pharmaceutiques.
D'un autre côté, même à Washington, on reste prudent quant au débouché de la proposition Indo-Sud-Africaine, comme le montre Katherine Tai, conseillère principale aux affaires commerciales des USA, qui avertit que dans les meilleurs des cas, les négociations entre les pays et les géants pharmaceutiques, « prendront du temps ».
En revanche, la proposition de Pretoria et New-Delhi a rencontré un fort succès auprès d'un grand nombre de pays en développement, estimant que c’est une étape essentielle pour rendre les vaccins plus largement disponibles.
Ayi Renaud Dossavi
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