(Agence Ecofin) - Le milliardaire Jack Ma, deuxième homme le plus riche de Chine, n’aurait pas fait d’apparition publique depuis le mois d’octobre, quand le gouvernement de Xi Jinping a brutalement interrompu l’entrée en bourse géante de sa fintech, ANT (une IPO alors évaluée à 37 milliards de $).
L’entrepreneur de 56 ans, n’a pas non plus été présent lors du dernier épisode du Africa's Business Heroes. Il s'est en effet fait remplacer, pour "conflit d'agenda", à cette compétition panafricaine dont il est l'initiateur, et où des entrepreneurs de tout le continent sont en lice, pour décrocher une part de 1,5 million $.
Sinon, personne ne sait où est Jack Ma, le fondateur d'Alibaba désormais dans le viseur du gouvernement chinois.https://t.co/QxeBRSsy37
— Raphael Grably (@GrablyR) January 4, 2021
Son absence a de quoi alimenter les spéculations sur le sort de cet emblématique miliardaire chinois, symbole du self-made-man et du succès dans le e-commerce, alors même qu'il accumule les revers ces derniers temps, après avoir critiqué les pratiques « moyenâgeuses » des régulateurs chinois, vis-à-vis du commerce et la finance en ligne.
Depuis son IPO stopée, les régulateurs ont accentué la pression sur son groupe, Alibaba, dans une vaste procédure anti-trust. Il en va de même pour sa solution de paiement ANT, à qui on serre de plus en plus la vis, en la forçant notamment à revoir drastiquement ses activités de crédit, d'assurance et gestion de patrimoine, et également de réviser ses activités de notation de crédit.
Difficile de dire si le pouvoir de Xi Jinping en veut « personnellement » à Ma, ou si sa disgrâce fait plutôt partie d’une démarche d’ensemble, visant à contenir les géants de la Tech, à l'influence grandissante (surtout quand ils touchent aux activités financières et monétaires).
En milieu de décembre dernier, Alibaba et Tencent, son mastodonde de rival, avaient déjà écopé d'amendes pour pratiques antic-concurrentielles, ce qui ouvrait le bal d'un durcissement de ton sur le marché, de la part des autorités de contrôle.
Si le mystère reste entier, quant au sort de Jack Ma, sa « disparition » des radars, n’est pas sans rappeler les campagnes anti-corruption de 2016-2017 en Chine. Un épisode aucours duquel plusieurs milliardaires influents avaient disparu. Depuis, certains sont réapparus... d’autres toujours pas.
Ayi Renaud Dossavi
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