(Agence Ecofin) - La construction d'un port en eau profonde à Enfidha s’inscrit dans le cadre de la politique portuaire engagée par la Tunisie pour répondre aux exigences de son économie et au développement du trafic de transbordement des conteneurs.
Le projet du port en eau profonde d’Enfidha devrait démarrer sous peu. C’est en tout cas l’assurance donnée par le ministre tunisien du Transport et de la Logistique, Moez Chakchouk (photo).
S’exprimant le mardi 23 février à l’issue d’une séance de travail sur la stratégie nationale relative au transport maritime, il a déclaré que le projet du port en eaux profondes d’Enfidha, dont le lancement a longtemps été retardé, sera prochainement lancé. Il s’agit, selon lui, du projet le plus marquant de son département ministériel.
En février 2020, l’ex-PDG de l’Office de la marine marchande et des ports, Sami Battikh (aujourd'hui décédé), a révélé que six multinationales, dont l’opérateur chinois CHEC (China Harbour Engineering Company) et le français Bouygues Travaux Publics, ont été shortlistées après le dépouillement des candidatures au dossier d’appel d’offres (AO). Il avait indiqué que la phase d’études des dossiers pourrait prendre jusqu’à 10 mois avant l’adjudication du projet et son démarrage avant la fin d’année. Le premier coup de pioche est toujours attendu.
Situé à 100 km de Tunis et à 170 km de Sfax par l’autoroute, le complexe portuaire d’Enfidha (à développer sur 3 000 ha) englobe : le port avec ses composantes sur 1 000 ha (prévus pour être réalisés sur deux phases) et la zone économique et logistique sur 2 000 ha. Il aura un chenal d’accès d’une profondeur de 19 m.
Au terme de la phase 1, prévue pour durer 3 ans, la plateforme aura une capacité de 1,2 million de conteneurs. La deuxième étape quant à elle, prévue pour durer 2 ans, ajoutera une capacité supplémentaire de 400 000 conteneurs.
Ce projet, adoubé par le gouvernement en janvier 2017, vise à faire du pays « une plateforme régionale et internationale de commerce et de services, permettant le développement de la chaîne de production de la Tunisie et de l’ouvrir davantage sur le monde extérieur par l’encouragement des activités logistiques et industrielles, en profitant de l’intégration des différents modes de transport qui sont à proximité dans la région ».
Il sera financé à hauteur de 60% par le secteur public notamment pour les opérations de dragage, la construction des ouvrages de protection et le mur de quai. Les 40% restants seront soutenus par le secteur privé pour les équipements et les aménagements/terrassements des terre-pleins.
Romuald Ngueyap
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