(Agence Ecofin) - La sécurité, la compétitivité des coûts, l’ouverture du continent aux voyages et aux échanges, et l’égalité des sexes. Voilà les quatre mesures prescrites par International air transport association (IATA) aux gouvernements africains, pour permettre au transport aérien de contribuer efficacement à la réalisation des objectifs du développement durable sur le continent.
Alexandre de Juniac (le président de l’IATA) l’a fait savoir, ce lundi 11 novembre 2019 à Maurice, à l’ouverture des travaux de la 51e Assemblée générale annuelle de l’Association des compagnies aériennes africaines (AFRAA).
« Sur l’ensemble du continent africain, les perspectives et le potentiel de l’aviation sont riches. Elle soutient déjà une activité économique de 55,8 milliards USD et 6,2 millions d'emplois. Et, alors que la demande aura plus que doublé au cours des deux prochaines décennies, le rôle crucial de l’aviation dans le développement économique et social de l’Afrique augmentera dans les mêmes proportions. Avec un cadre fiscal et réglementaire approprié, les possibilités offertes par l'aviation pour améliorer la vie des personnes sont formidables » affirme-t-il.
S’agissant de la sécurité, l'association prescrit aux plus petites compagnies aériennes, celles qui ne peuvent pas prétendre au registre IOSA, d’envisager d’obtenir le certificat IATA Standard Safety Assessment (ISSA). Elle demande aussi aux Etats d’incorporer l'audit de sécurité opérationnelle (IOSA) de l'IATA dans leurs systèmes de supervision de la sécurité. Mais également de mettre en œuvre les normes et les pratiques recommandées par l'OACI (Organisation de l’aviation civile internationale) dans leurs réglementations.
« Actuellement, seuls 26 Etats atteignent ou dépassent le seuil de mise en œuvre de 60 %, ce qui est insuffisant », souligne Alexandre de Juniac.
En matière de compétitivité, l’IATA constate que « les transporteurs africains perdent 1,54 dollar pour chaque passager qu’ils transportent. Les coûts élevés contribuent à ces pertes. En effet, les coûts de carburéacteur sont 35 % plus élevés que la moyenne mondiale. Ils représentent 11,4 % des coûts d'exploitation des compagnies aériennes africaines. C'est le double de la moyenne de l'industrie. Et il existe une pléthore d’impôts et de taxes ».
L’Association recommande, à cet égard, aux Etats et aux gestionnaires aéroportuaires de suivre les normes et pratiques recommandées par l’OACI en matière de taxes et de frais ; de divulguer les coûts cachés tels que les taxes, et de les comparer aux meilleures pratiques mondiales ; et d’éliminer les taxes ou les subventions croisées sur le carburant international.
« Il est essentiel que les gouvernements comprennent que chaque coût supplémentaire qu'ils ajoutent à l'industrie réduit l'efficacité de l'aviation en tant que catalyseur du développement », indique de Juniac. « Nous demandons aux gouvernements de respecter les obligations découlant des traités et d’assurer le rapatriement efficace des revenus des compagnies aériennes à des taux de change équitables. Ce problème concerne 19 pays africains ».
En ce qui concerne l’ouverture du continent, l’IATA conseille la mise en œuvre rapide de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), du Protocole de libre circulation de l'Union africaine (UA), et du Marché unique des transports aériens africains (SAATM). « Nous connaissons les contributions que ces trois accords apporteront aux objectifs de développement durable (ODD). »
Pour ce qui est de l’égalité des sexes, l’IATA appelle le secteur à faire davantage pour améliorer la mixité, et les compagnies aériennes à soutenir la campagne « 25by2025 », récemment lancée. « Cette campagne est un programme volontaire permettant aux compagnies aériennes de s’engager à augmenter de 25 % au moins la participation des femmes aux échelons supérieurs, ou de l’améliorer de 25 % d’ici à 2025 », explique l’Association.
Romuald Ngueyap
Lire aussi :
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.