(Agence Ecofin) - S’étant lancé dans la mobilisation des ressources nécessaires pour atteindre les objectifs de développement durable des Nations unies et l'Agenda 2063 de l'Union africaine, le Ghana table sur les voies ferrées pour concrétiser cette ambition.
Le gouvernement du Ghana a rendu public, un gigantesque plan d'investissement de 12,9 milliards $ pour étoffer son réseau ferroviaire et positionner ce mode de transport comme l’un des canaux fondamentaux de mobilité à travers le pays. Le plan, dont le financement devrait être pourvu en grande partie par les investisseurs privés, est lié à une stratégie nationale du transport ferroviaire associée à 13 autres projets qui ont été concoctés dans le cadre des objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies (ONU) et l'Agenda 2063 de l'Union africaine.
La feuille de route élaborée indique entre autres un projet de 5,8 milliards $ qui est destiné au développement d’un réseau de métro léger (LRT) comprenant sept couloirs à Kumasi. La ville, dont la population a décuplé de façon exponentielle, se voit aujourd'hui confrontée à des défis liés à la mobilité. Des défis alimentés par une urbanisation assez rapide. Le projet, dont le démarrage est prévu pour 2025, devrait s'exécuter sur la base d’un partenariat public-privé (PPP) financé à 70 % par la dette et à 30 % par des fonds propres.
Un autre volet fondamental du plan concerne la construction d’une ligne ferroviaire de 672 km (la Central Spine) qui partira du centre de Kumasi jusqu'à Paga, près de la frontière avec le Burkina Faso. Ce vaste chantier, dont le coût est estimé à 3,3 milliards $, intègre plusieurs axes du projet ferroviaire d’interconnexion entre le Ghana et le Burkina Faso. Le lancement des travaux de la Central Spine est prévu pour 2023 et sa mise en exploitation, pour 2029.
Aux 13 projets liés aux ODD de l'ONU, il faut ajouter 14 autres projets d’une envergure non négligeable, mais encore à une étape précoce. Parmi ces projets figure celui de la Trans-Ecowas, qui va interconnecter via les rails 12 pays de l’Afrique de l’Ouest membres de la CEDEAO.
Le réseau ferroviaire du Ghana qui date de l’époque coloniale se trouve actuellement dans un état dégradé. Ce qui ne permet en 2020 de n'exploiter que 7% des lignes, selon le Trésor français. Conscient de ce fait, l’actuel président Nana Akufo-Addo, à l’entame de son premier mandat, avait annoncé un investissement de 7,8 milliards $ sur la période 2017-2021, pour réhabiliter les chemins de fer du pays. L’objectif à long terme étant d’implanter 4 000 km de voies ferrées dans le pays, pour un investissement estimé à 21 milliards $.
Henoc Dossa (stagiaire)
Palais du Pharo, Marseille, France - Explorer, Investir, Réussir.