Les TGV comme solution pour rattraper les retards de développement du transport ferroviaire en Afrique

(Agence Ecofin) - A l’occasion de son 11^ème congrès, l’Union internationale des chemins de fer (UIC) a suggéré aux États africains d’associer le développement des trains à grande vitesse aux projets ferroviaires en cours et à venir afin de rattraper les retards du continent en matière de transport par voie ferrée. La part de ce type de transport dans la mobilité sur le continent représente au plus 3% des activités ferroviaires mondiales.

À Marrakech sont réunis depuis le 7 mars dernier des experts, des multinationales, des investisseurs et autres acteurs du secteur qui se penchent sur les enjeux de développement des TGV et leur impact sur l’économie du continent. Selon François Davenne, DG de l’UIC, les trains circulent à une trop faible vitesse (limitée à entre 55 et 160 km/h au lieu de la moyenne mondiale de 300 km/h), sur l’ensemble du réseau ferroviaire africain qui cumule environ 90 000 km de rail pour une superficie totale de près de 29,6 millions de km², soit seulement 14% du réseau ferré mondial.

La faible densité du réseau africain n’est pas uniquement due au défaut d’extension des rails, mais aussi à l’inexistence d’infrastructures ferroviaires dans près de 15 pays sur le continent. Hormis la faible vitesse de trafic, le développement de ce mode est aussi plombé par l’état des infrastructures en général vétustes, car construites depuis l’époque coloniale. Il y a aussi un manque d’interconnexion entre les pays et régions par le rail. « Le modèle de conception des chemins de fer actuels hérités du colon était élaboré dans l’idée de faire des exportations, pas d’interconnecter les pays », explique François Davenne.

Dans le contexte actuel où la Zlecaf (Zone de libre-échange continentale africaine) est devenue effective, le rail devrait être selon lui un instrument clé de la mise en œuvre de cette politique. « Le défi actuel est de connecter l’ensemble des pays africains. Réussir à exécuter le nouveau schéma directeur de l’Union africaine relatif au développement de la grande vitesse à l’horizon 2063 stimulera la croissance économique du continent ».

Henoc Dossa