(Agence Ecofin) - A la suite du putsch militaire conduit, ce dimanche 5 septembre, par le Comité national du rassemblement et du développement (CNRD) chapoté par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya, il a été décidé de la fermeture unilatérale des frontières terrestres et aériennes de la Guinée Conakry.
Conséquence de cette decision, plusieurs vols à destination de la capitale guinéenne ont été annulés laissant sur le carreau des passagers désemparés.
« Les vols HC 209 (Dakar/Conakry) et HC 210 (Conakry) du dimanche 5 septembre 2021 sont annulés en raison de la situation qui prévaut actuellement dans la capitale guinéenne », peut-on lire dans un message envoyé plus tôt dans la journée par Air Sénégal.
D’autres compagnies à l’instar d' Air Côte d’Ivoire, Asky Airlines et Ethiopian Airlines ont également suspendu leurs vols vers Conakry. Pour sa part, Emirates, en partance de Dubaï avec près de 300 passagers, a été contrainte de dérouter vers Dakar au Sénégal.
Du côté d’Air France, le vol AFR 749 qui dessert Nouakchott et Conakry au départ de Paris - après plusieurs heures de retard en raison de la situation qui prévalait en Guinée - a terminé sa liaison dans la capitale mauritanienne.
Pendant ce temps...
— Alfa Diallo (@alfahimaya) September 5, 2021
L'aéroport de Conakry est sous le contrôle des Forces Spéciales.
5 ou 6 de leurs hommes tiennent un barrages qui empêchent de rallier l'aéroport à partir du pont de Gbessia. #Kibaro #Kaloum pic.twitter.com/ag7xjE1MXe
S’il est difficile pour le moment de chiffrer le manque à gagner côté compagnies aériennes, il est cependant probable que la fermeture durera au moins une semaine, a laissé entendre le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya dans un discours lu à la télévision nationale.
En fermant également les frontières terrestres, la Guinée s’isole un peu plus en coupant de facto les liens avec ses six voisins (la Guinée-Bissau, le Liberia, le Mali, le Sénégal, la côte d'Ivoire et la Sierra Leone). Une situation qui sera de nature à limiter les déplacements des personnes et davantage ralentir les échanges commerciaux pour ce pauvre pays de l’Afrique de l’Ouest dont l'économie reste essentiellement extravertie.
Rappelons que peu avant la présidentielle du 18 octobre 2020, le chef d’Etat déchu Alpha Condé - réélu pour un troisième mandat – avait déjà ordonné la fermeture des frontières avec la Guinée-Bissau, la Sierra Leone et le Sénégal où réside la plus importante diaspora guinéenne. A l’en croire, ses voisins lusophone et anglophone fomentaient une opération de déstabilisation pour introduire en Guinée des populations recrutées sur une base communautaire, afin de perturber les opérations électorales « avant, pendant et après le scrutin ». Cette crise diplomatique, qui avait duré près d’un trimestre, a occasionné des millions de dollars de pertes. Des centaines de camionneurs avaient par la même occasion perdu leurs emplois.
Romuald Ngueyap
Lire aussi : 05/09/2021 - Coup d'état en Guinée : le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya confirme
Casablanca, Maroc : « Quelle assurance dans un monde d’incertitudes ? »