(Agence Ecofin) - L’économie libyenne tombée en lambeaux depuis la chute du régime Kadhafi espère beaucoup le retour à une stabilité générale. Ceci devrait entraîner une reprise des activités et le démarrage de certains projets phares capables de stimuler la croissance, tel que la construction du port en eau profonde de Susah.
Le groupe américain Guidry annonce avoir signé, ce vendredi 3 décembre, un accord-cadre avec l’entreprise grecque Archirodon Construction, spécialisée dans la construction et l'entretien d'infrastructures maritimes, pour développer le projet portuaire de Susah en Libye. Il s’agit d’un méga complexe portuaire de 1,5 milliard $ d’investissement, prévu pour être construit dans cette ville pittoresque située sur la côte Est du pays.
Ce partenariat, d’après les informations parvenues à Ecofin, bénéficie du soutien du gouvernement d'unité nationale de la Libye, qui s’est fait représenter à la cérémonie de signature par le vice-ministre des transports Wisam Edrisi.
Les termes de l’accord prévoient que Archirodon devrait « entreprendre sous peu les travaux préliminaires convenus au port sécurisé de Susah, ce qui permettra le début de la construction complète du port d'ici le premier trimestre de 2023 », selon Michael Guidry, PDG du Groupe Guidry,
Le projet élaboré en 2007, à l’époque de l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi n’a pas connu de grandes avancées en raison des conflits armés que le pays subit depuis l’intervention d’une coalition internationale emmenée par la France et la Grande Bretagne en 2011.
En décembre 2015, Groupe Guidry s’est vu attribuer le marché de construction de l’infrastructure, à l’issue d'un appel d'offres international. Le projet qui s’exécutera suivant le modèle DBOT (conception-construction-exploitation-transfert), concède à l’entreprise le droit d’exploitation des installations pendant 35 ans (avec un éventuel délai supplémentaire de 5 ans).
La réalisation de l’infrastructure telle que conçue se fera en quatre phases et permettra d’ériger le port avec une profondeur de 18 mètres afin d’accueillir tous types de navires. La première phase qui nécessitera un investissement de 200 millions comprend, entre autres ouvrages, la construction d’un terminal pétrolier et gazier pour stocker et expédier de l’or noir et du gaz vers l’extérieur. La plateforme portuaire de Susah, qui sera un port polyvalent, traitera également des conteneurs du vrac et des marchandises diverses.
La Libye voudrait se relever de la ruine et du chaos qui caractérisent son économie, notamment sa chaîne d’approvisionnement presqu’entièrement rompue avec des infrastructures de transports (ports, aéroports et certaines routes majeures) détruites en grandes parties. La production de l’or noir de laquelle dépend l’essentielle des recettes budgétaires, a drastiquement dégringolé de ses records de volumes d’avant-guerre qui pouvaient se chiffrer entre 86,7 et 95,0 millions de tonnes d'équivalent pétrole (Mtep) de pétrole brut au cours de la période 2005-2010, pour tomber jusqu’à 20,8 mtep en 2016.
Actuellement, tous les espoirs du pays reposent sur les prochaines élections du 24 décembre qui pourraient permettre un retour de la stabilité et des investisseurs, favorisant la relance de l’économie.
Henoc Dossa
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.