(Agence Ecofin) - A sa prise de fonction en juin 2020, le président burundais s’est engagé à mener une lutte acharnée contre la corruption qui fait perdre des millions de dollars chaque année à l’Etat. Sa ministre des Transports vient d'en payer les frais.
Le président burundais, Evariste Ndayishimiye a limogé le samedi 1er mai la ministre du Commerce, du Transport, de l'Industrie et du Tourisme, Immaculée Ndabaneze (photo). Ses actes risquaient « de compromettre l’économie du pays et de ternir l’image du Burundi », indique la présidence, sans donner plus de précision.
Selon des sources concordantes, la ministre a été limogée pour la vente illicite du dernier avion de la compagnie Air Burundi qui a cessé les opérations il y a 13 ans. L’appareil du type Beechcraft 1900, cloué au sol depuis 2009, a été bradé à un homme d’affaires sud-africain.
Selon l’Observatoire burundais de lutte contre la corruption et les malversations économiques (Olucome) qui a enquêté sur le dossier, « sa destitution serait aussi liée à la mauvaise gestion des fonds destinés à la fusion d’Air Burundi et la SOBUGEA [Société burundaise de gestion des entrepôts et d'assistance des avions en escale Ndlr] ».
Immaculée Ndabaneze est en effet accusée de détournement de fonds destinés à équiper, notamment en matériel informatique, la future compagnie aérienne Burundi Airlines, dont le lancement a été acté le 4 février 2021. Nizigiyimana Pierre, président du comité ad hoc chargé de la fusion, est déjà en prison.
Il s’agit du premier limogeage d’Evariste Ndayishimiye depuis son arrivée à la tête du Burundi suite au décès du président Pierre Nkurunziza. Il fait de la lutte contre la corruption son principal cheval de bataille.
Romuald Ngueyap
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