(Agence Ecofin) - Le groupe pétrolier français Total prévoit d’exporter le brut kényan par le biais du pipeline de 1 400 km qui reliera l’Ouganda et la Tanzanie.
En effet, avec l’acquisition récente des parts de Maersk Oil and Gas pour 7,5 milliards de dollars, Total contrôle désormais une importante partie des réserves pétrolières du Kenya et compte profiter de cette position stratégique pour faciliter l’exportation du pétrole kényan vers le pipeline qu’il opérera. Une option qui met en péril le projet kényan de construction d’un pipeline qui reliera les bassins de production du Rift au port de Lamu.
« Il pourrait être possible d’exporter le pétrole produit du Kenya grâce au pipeline qui reliera la bassin de Hoima en Ouganda au port de Tanga, en Tanzanie. », a déclaré Patrick Pouyanné (photo), le PDG de Total.
Il faut souligner que cette opération ne pourrait être possible sans l’accord de ses partenaires sur le terrain, Marathon Oil et Tullow Oil. En outre, l’option étudiée par Total permettrait au Kenya de faire des économies d’environ 2,5 milliards de dollars mais au détriment de son projet pipelinier censé booster le développement de la partie nord du pays. Nairobi cherche encore à établir un partenariat public-privé dans le cadre de ce projet.
Prévue pour commencer en juin dernier, la production pétrolière kényane a été retardée jusqu’à l’amendement du texte de loi qui organise une meilleure distribution des revenus entre les communautés locales et l’Etat central. Le texte devrait être réexaminé le mois prochain.
Avec des réserves de 750 millions de barils, le Kenya aura un plateau de production de 2 000 barils par jour, transportables par voie terrestre vers le port de Mombassa. Ses premiers clients seront l’Inde et la Chine.
Olivier de Souza