(Agence Ecofin) - Au Kenya, la justice a ordonné l’arrêt de la construction de la ligne électrique devant acheminer la production de la centrale éolienne du lac Turkana. Cette décision fait suite à une requête introduite par Afriscan Kenya Limited, une ferme horticole de la région de Nyandarua qui réclame l’indemnisation qui lui est due par les promoteurs du projet électrique.
La compagnie affirme, en effet, que la construction de la ligne électrique qui traverse sa propriété a entraîné la perte de plants en croissance ainsi que de son système d’irrigation et d’autres infrastructures d’exploitation.
Selon Benjamin Mwangi, le propriétaire de la ferme, cette dernière a donné son accord pour la construction de la ligne sur son domaine en février 2015 contre une compensation de 1,16 milliard de shillings (environ 11,5 millions $) pour les plants détruits et de 1,6 milliard de shillings pour les infrastructures perdues. Mais aucune compensation n’a été versée malgré la perte des plants et les relances du demandeur et en février 2017, la Ketraco est entrée de force sur le domaine pour poursuivre les travaux.
La cour a donc ordonné que les indemnités demandées par Afriscan soient versées avant toute poursuite des travaux. La Ketraco, la compagnie kényane de transmission électrique et la Power China Guizhou Engineering Company, l’entreprise en charge des travaux, ont été désignées pour payer cette somme.
Rappelons que la ligne doit acheminer la production de la centrale éolienne achevée depuis mars 2017. Après la faillite de la première entreprise devant la construire, le projet a été repris par la compagnie énergétique chinoise en février 2018. Mais le gouvernement kényan a déjà écopé d’une amende de 56 millions $ à verser pour les développeurs de la centrale à cause du retard. Une amende qui passera à 10 millions $ par mois si la ligne de transmission n’est pas achevée en juillet, et qui sera recouvrée lors de la cession de l’électricité aux contribuables.
Gwladys Johnson Akinocho