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Afrique : une réorientation des investissements énergétiques est nécessaire pour assurer la transition énergétique (AIE)

  • Date de création: 22 juin 2022 18:48

(Agence Ecofin) - L’Afrique fait face actuellement à deux défis énergétiques majeurs : augmenter l’accès à l’électricité pour sa population et assurer la transition énergétique. Pour relever ces défis, un financement massif et adapté aux réalités locales est indispensable.

Comptant pour près d'un cinquième de la population mondiale, le continent africain attire moins de 5 % des investissements mondiaux dans le secteur de l'énergie. C’est ce qu’indique l’Agence internationale de l’énergie (AIE) dans son « Africa Energy Outlook 2022 ». L’institution ajoute que ces investissements sont inégalement répartis sur le continent, avec dix pays ayant capté 90 % des investissements privés dans les infrastructures énergétiques et électriques, au cours des dix dernières années.

Par ailleurs, dans le document, l’AIE montre que l’investissement total dans l'énergie sur le continent qui était déjà en baisse avant la pandémie, a chuté encore plus rapidement en 2020, de plus de 20 %, s’élevant à seulement 73 milliards dollars (3 % du PIB de l'Afrique). Une part majoritaire de ces investissements était destinée aux combustibles fossiles.

En effet, malgré une chute de plus d'un cinquième des dépenses d'investissement dans l'approvisionnement en combustibles fossiles, à cause notamment du transfert des capitaux vers des projets moins risqués ailleurs, ce secteur concentre toujours la plus grande part des dépenses totales en énergie en Afrique, soit 60% des dépenses.

Cette orientation des dépenses ne permettra cependant pas d’assurer la transition vers les énergies propres en Afrique. Une réorientation des flux d'investissement au détriment des combustibles fossiles est indispensable, en plus d’un doublement du capital total en 2026-2030 par rapport à 2016-2020. Cela ferait grimper la part des investissements énergétiques dans le PIB à 6 %, soit un peu plus que la moyenne des économies émergentes dans leur ensemble.

En outre, de 2026 à 2030, les investissements dans les énergies propres, principalement dans le secteur de l'électricité, devraient être multipliés par six, ce qui porterait leur part dans le total des investissements à 70%, favorisant ainsi l’atteinte de l’objectif de développement durable lié à l'énergie.

Abdoullah Diop

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