(Agence Ecofin) - Lundi, le baril de pétrole s’est échangé à moins de 10 dollars sur les principaux marchés nord-américains, une situation liée à la baisse historique de la demande et les conséquences du coronavirus sur l’économie mondiale. C’est le plus bas niveau du brut en 18 ans dans la région. Cela laisse d’ailleurs entrevoir la possibilité que les producteurs ferment des puits.
Au même moment, le combustible s’échangeait à 22 dollars en Europe, note Bloomberg.
Le brut Bakken à Guernsey, dans le Wyoming, a été cédé à un niveau record de 3,18 dollars le baril lundi, tandis que le Western Canadian Select à Hardisty, en Alberta, ne valait que 4,18 dollars. À l’ouest du Texas, le pétrole n’a jamais été aussi bon marché. Le West Texas Intermediate s’est établi à 10,68 dollars. Quant au West Texas Sour, il a glissé vers un niveau record de 7,18 dollars, son plus faible niveau depuis 31 ans.
Par ailleurs, le West Texas Intermediate Light (WTL) s’est négocié à 7,50 dollars en dessous de la référence WTI Midland.
Selon les analystes, l’Amérique du Nord anticipe ainsi le scénario qui attend les marchés d’ici quelques semaines. La situation risque même de paralyser l’ensemble de la chaîne de valeurs. On apprend dans la presse canadienne que le raffineur North Atlantic Refining fera tourner au ralenti son usine de Terre-Neuve, d’une capacité de 130 000 barils par jour, pendant deux à cinq mois. Le transporteur Plains All American Pipelines a demandé à ses fournisseurs de réduire leur production de pétrole, car la capacité de stockage atteint ses limites.
Certains membres du cartel de l’OPEP multiplient les efforts pour faire revenir la Russie et l’Arabie Saoudite à la table des négociations. Lundi, les présidents Trump et Poutine ont eu un échange téléphonique, dont le but est de calmer la tension et de trouver un accord pour stabiliser l’huile. Aux États-Unis, l’Union des producteurs a, pour la première fois depuis le début de la crise, envisagé une réduction de l’offre de pétrole schiste.
Olivier de Souza