(Agence Ecofin) - Depuis les quatre derniers mois qui ont vu s’installer la pénurie de produits pétroliers au Nigeria, la compagnie nationale du pétrole (NNPC) en a importé pour 5,8 milliards de dollars, afin de juguler la crise. C’est ce qu’elle indique dans un communiqué publié mardi.
« L'intervention de la société est devenue nécessaire, suite à l'incapacité des distributeurs indépendants à importer le produit, en raison des frais d’importation élevés, qui ont rendu difficiles le recouvrement des charges et la rentabilité », a expliqué la société dans le communiqué.
Depuis 2016, le président Muhammadu Buhari (photo) a plafonné le prix de l'essence à 145 nairas (0,4603 $) le litre, soit une hausse de 67%, afin d’augmenter les recettes publiques issues de la distribution des produits pétroliers. Une situation qui a contraint de nombreux importateurs à réduire leurs volumes importés ou même suspendre leurs activités, car ils estimaient que les bénéfices n’étaient plus assez importants. Certains d’entre eux attendaient un retour à la normale des prix sur le marché international, pour reprendre leurs activités.
Par ailleurs, il faut dire que la cause majeure des difficultés d’accès au carburant, au Nigeria, est la faible capacité des raffineries locales qui ne traitent actuellement que 10% de la demande de la fédération. Le pays consomme 40 millions de litres d’essence par jour.
Le Nigeria envisage de mettre fin aux importations, d’ici fin 2019, grâce à la mise en service de plusieurs raffineries dont la plus importante est celle du magnat Aliko Dangote, d’une capacité de 650 000 b/j.
Olivier de Souza