(Agence Ecofin) - Alors que les discussions sur le nucléaire iranien stagnent, l’Iran casse les prix pour ses exportations d’huile vers le marché chinois, avec 1 million de barils par jour. Si ceci évince déjà certains de ses concurrents, il plane également un grand risque d’accumulation des stocks.
Malgré les restrictions d’exportation de son pétrole imposées par les Etats-Unis, l’Iran profite de la hausse des prix du baril en baissant les siens, afin de livrer le marché chinois. Cette opération va certainement peser sur l’équilibre en cours jusqu’ici sur le marché mondial.
Plusieurs analystes du secteur pétrolier s’inquiètent de la hausse soudaine des exportations iraniennes de pétrole vers la Chine, le plus grand consommateur mondial du combustible. Actuellement, les raffineurs indépendants chinois qui constituent 25 % de la demande de l’empire du Milieu, importent chaque jour près d’un million de barils de brut, de condensat, et de fuel du golfe persique.
Un flux supplémentaire qui, à terme, risque de créer une nouvelle surabondance de l’offre mondiale et la dégringolade des prix.
L’Iran défie ainsi l’embargo américain sur ses exportations, dans un contexte où la plupart des raffineurs et négociants d’autres pays hésitent à acheter son offre, au risque de se voir bannir du système bancaire américain. Cette situation est de nature à affecter les mesures d’équilibrage de l’offre et de la demande mises en place par l’organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).
A senior Iranian oil official told @energyintel the country's crude exports are "hardly improving," despite some observers reporting a rise in the volume of Iranian oil heading to China. https://t.co/BntHVuLNfe #OOTT #iran #opec
— Amena Bakr (@Amena__Bakr) March 16, 2021
La remontée ininterrompue des cours du brut rend le pétrole iranien de plus en plus attrayant pour les acheteurs chinois. Selon les négociants, ces nouveaux flux ont pour effet d’évincer l’offre provenant de pays tels que la Norvège, l’Angola et le Brésil.
Il faut savoir que jusqu’à 10 millions de barils de pétrole angolais devant être exportés en avril, sont toujours sans acheteurs, alors que normalement, ces cargaisons auraient déjà dû être vendues. Les cargaisons de pétrole en provenance du Nigeria et de la République du Congo ont également souffert d’un manque d’intérêt de la part des acheteurs chinois à cause de cette offensive iranienne.
L’Iran est membre de l’OPEP, mais est exempté de quotas de réduction de son offre.