(Agence Ecofin) - Dans une interview accordée au magazine économique français Capital, Patrick Pouyanné (photo), le patron du major pétrolier Total a déclaré que le pétrole restera encore longtemps l’énergie la plus dense et la plus facile à transporter. Cependant, elle n’est plus, pour l’entreprise qu’il dirige, « une source de croissance forte sur le long terme. ».
Une déclaration qui survient dans un contexte marqué par la stabilisation, voire le léger recul de la consommation du combustible alors que le gaz naturel devrait s’imposer, d’ici 2026 comme la première source d’énergie du monde. D’ailleurs, Total s’active depuis quelques années pour jouer un rôle de premier plan dans la transition.
La firme française a acquis la branche en charge du gaz naturel liquéfié d’Engie, ce qui en fait le numéro 2 mondial du secteur. Elle s’investit également dans l’électricité et les énergies renouvelables. En témoignent le rachat de Direct Energie, son projet de renouvellement des concessions des barrages hydroélectriques en France, ses projets dans le solaire, l’éolien etc.
Une stratégie qui marche d’autant plus que son résultat net, au deuxième trimestre, était en hausse de 44% sur un an, rapporte Capital. Avec 6,8 milliards de dollars de cash-flow sur la période, la firme française est l’une des plus rentables du secteur. Ceci, pendant que ses concurrents croulent encore sous le poids de l’instabilité du marché pétrolier.
D’après une étude de la société norvégienne de classification maritime DNV GL, la demande mondiale de pétrole atteindra son apogée en 2023 et celle du gaz naturel continuera d’augmenter jusqu’en 2034 au moins.
Les dépenses mondiales dans l’amont du gaz qui étaient de 960 milliards de dollars en 2015, grimperont à 1,13 trillion de dollars en 2025.
Olivier de Souza