(Agence Ecofin) - L’opérateur télécom Vodacom prévoit d’émettre de nouvelles actions pour financer 80% d’une opération en Egypte. Sa maison mère, le britannique Vodafone, espère consolider ses activités africaines et réussir dans le pays ce qu’elle a récemment fait au Kenya avec son ancienne filiale Safaricom.
Le groupe sud-africain de télécommunications Vodacom prévoit s'il en obtient l'accord de ses actionnaires d'augmenter son capital social de 13%, afin de financer son projet visant à racheter les 55% de participation que son actionnaire de référence, le britannique Vodafone, détient au sein de Vodafone Egypt.
Au total, ce sont 242 millions de nouvelles actions qui seront offertes et viendront s'ajouter aux 1,8 milliard d'actions que compte actuellement la compagnie. L'opération reste conforme à la limite du nombre d'actions que la société s'est donné le droit d'émettre, soit 4 milliards d'actions. Vodacom espère ainsi mobiliser 2,12 milliards $ qui lui permettront de financer 80% de l'opération égyptienne, les 548 millions $ restants devant être financés en cash.
Le groupe a mandaté la firme d'audit PricewaterhouseCoopers pour fournir une opinion sur l'équité de la transaction proposée qui sera incluse dans la note d'information distribuée aux actionnaires avant l'assemblée générale de janvier 2022, au cours de laquelle les actionnaires minoritaires voteront sur la question. « Comme il s'agit d'une transaction entre parties liées, Vodafone qui détient actuellement une participation de 60,5 % dans Vodacom Group ne pourra pas voter sur cette question lors de l'assemblée. Une fois que toutes les conditions suspensives relatives à la transaction proposée seront remplies, l'acquisition devrait être conclue avant le 31 mars 2022 », peut-on lire dans le communiqué qui donne l'information.
Une équation qui n'est pas impossible. Le groupe évite ainsi d'accroître son endettement qui était de 2,27 milliards $ au 31 mars 2021 marquant la fin de son année comptable de 12 mois. Aussi, sa trésorerie qui à cette période s'approchait du milliard $ peut tenir le coup. Si ce processus d'acquisition arrive à son terme, Vodafone espère réussir ce qu'il a précédemment fait au Kenya, lorsqu'il a cédé ses parts majoritaires détenues dans Safaricom, à sa filiale sud-africaine. Cela permettra davantage de consolider ses activités africaines autour d'une seule et même entité.
Les investisseurs semblent apprécier à juste titre cette annonce de croissance organique, d'autant que Vodacom s'est aussi signalé sur l'acquisition de deux sociétés du secteur des services de télécommunications. La valeur de son action était en hausse de 4,8% en début de journée, ce mercredi 10 novembre sur la Bourse de Johannesburg où elle est cotée.
Pourtant, malgré sa précédente croissance organique avec Safaricom, les indicateurs de rentabilité de Vodacom peinent à décoller. Sa marge brute à fin mars 2021 représentait 56% de son chiffre d’affaires déclaré. C'est son niveau le plus bas depuis 2019. Aussi les niveaux d'endettement de l'entreprise sont élevés et à la hausse, avec un encours de dette qui représentait 58,3% de ses fonds propres contre 39,6% en 2019.
Le patron de Vodacom est cependant très enthousiaste. « Vodafone Egypt est idéalement positionnée pour capter la croissance d'un marché TIC en plein essor. Ce qui signifie que l'acquisition proposée offre à nos actionnaires une opportunité intéressante de diversification des revenus et de la rentabilité, ainsi que la possibilité d'accélérer le potentiel de croissance du bénéfice d'exploitation à moyen terme du Groupe à deux chiffres. Nous avons l'intention de faire le point sur nos objectifs à moyen terme, lors de la publication de nos résultats annuels qui aura lieu en mai 2022 », a déclaré Shameel Joosub commentant cette transaction.
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