(Agence Ecofin) - Les principaux exportateurs mondiaux de sucre ont demandé à l’UE, l’Inde et au Pakistan, des poids lourds du commerce de la denrée, de mettre fin à leurs subventions publiques.
C’est ce qu’a annoncé l'Alliance pour la libéralisation et la réforme du commerce du sucre, dont les membres (Australie, Brésil, Canada, Chili, Colombie, Guatemala, Afrique du Sud et Thaïlande) assurent plus de 80% des exportations mondiales.
L’Organisation fait valoir que les incitations publiques encouragent une production excessive, ce qui conduit in fine à une chute des prix mondiaux, en deçà des coûts de production, même dans les pays les plus efficients de la planète.
« Les membres de l’Alliance ont identifié les subventions et les soutiens au prix intérieur qui se situent au-delà des limites autorisées et demandent aux gouvernements de prendre des mesures pour assurer que le Pakistan et l’Inde respectent les règles de l’OMC », indique Eduardo de Sousa, directeur exécutif de l’Union brésilienne de l’industrie de la canne à sucre (Unica).
Selon les dernières révisions du bilan sucrier mondial de l’Organisation internationale du Sucre (OIS), le marché mondial devrait connaitre un excédent de 10,51 millions de tonnes en 2017/2018, un niveau jamais enregistré.
Le prix mondial de la livre de sucre brut a touché, en avril dernier, à New York, son plus bas niveau depuis deux ans et demi à 10,69 cents de dollar, du fait de la surabondance des stocks mondiaux et de la dépréciation du réal brésilien.
Si ce niveau reste préoccupant, la situation devrait encore s’aggraver dans les mois à venir, en raison de la suppression annoncée par l’exécutif indien de la taxe à l’exportation de 20% sur les sucres brut et raffiné, afin d’encourager les ventes sur le marché mondial en 2018/2019. Ceci, dans un contexte où les stocks du pays devraient encore grossir, en raison de la récolte record de 32 millions de tonnes de sucre qui est attendue par les spécialistes en 2017/2018.
Espoir Olodo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.