(Agence Ecofin) - Le Nigeria qui est l’un des plus gros exportateurs mondiaux de GNL est progressivement en train d’arriver à saturation en termes de capacité de stockage de son GNL. Pour cela, le pays exporte à tour de bras sa production, malgré une faible demande et des prix très peu attractifs, explique Bloomberg.
Près de la moitié des navires de GNL considérés comme des navires de stockage flottants sont actuellement chargés de GNL nigérian, précise quant à elle, la société de suivi des marchandises Kpler. Le premier producteur africain de pétrole a exporté tellement de cargaisons de GNL que certains navires mettent désormais trois fois plus de temps à atteindre son marché de prédilection l’Europe, car les livraisons sont différées.
Il faut savoir qu’avec la demande qui s’est érodée depuis l’apparition du coronavirus, les acheteurs obligés de prendre des cargaisons dans le cadre de contrats à long terme reportent des livraisons, dont ils n’ont pas besoin. Les négociants préfèrent eux, conserver le GNL dans les réservoirs des terminaux. C’est ce qui a créé les stocks les plus importants dans les installations d’importation européennes. Une première depuis 2013.
Selon Manas Satapathy, directeur général de l’énergie au cabinet Accenture, « plus le GNL reste en mer, plus les propriétaires de cargaisons désespérés ressentent le besoin de le décharger. Cela coûte cher de garder le GNL dans les navires et les prix vont probablement baisser dans les semaines à venir ».
D’après Wang Yusuo, président d’ENN Energy Holdings, l’un des plus grands distributeurs de gaz naturel en Chine, il apparaît inévitable que les prix du gaz naturel tombent sous la barre de 0 dollar, prochainement.
Cela serait un coup dur pour le Nigeria qui paie déjà un lourd tribut à la baisse des prix du pétrole, son principal produit d’exportation. Selon les analystes, l’économie sera tellement affectée que le pays risque d’entrer en récession avant la fin de l’année.
Olivier de Souza