(Agence Ecofin) - Dans une lettre ouverte adressée au président de la République du Sénégal, Macky Sall, la présidente du Regroupement des femmes rurales actives pour le Sénégal émergent, Fatimata Gaye, demande « l’arbitrage » du chef de l’exécutif afin de trouver une solution acceptable à la révolte des populations du Fouta, concernant la cession de 10 000 hectares de terres agricoles au groupe marocain Addoha, dirigé par Anas Sefrioui.
« Il nous a semblé être un acte légitime et de droit de recourir à votre haute autorité pour non seulement vous informer du cri de cœur des populations du Fouta mais aussi pour qu’ensemble, nous solutionnons ce problème qui risque d’empoisonner à long terme les rapports entre les autorités et notre communauté.», écrit-elle notamment pour justifier sa démarche.
Celle qui n’ignore pas les opportunités que pourrait créer cet investissement, estime cependant que l’exécutif devra privilégier une approche inclusive pour endiguer la crise. « La situation des populations de cette partie du Sénégal est très précaire. Pour cela, cette démarche vous suggère d’intégrer, après concertation, la situation et les conditions de vie des femmes et des jeunes du Fouta dans les clauses de tout projet dans la zone. L’histoire nous a enseigné que les conflits sans fin dans ce monde ont en majorité leurs causes dues à la terre ou à l’eau.», suggère-t-elle.
Depuis l’annonce de la cession de 10 000 hectares de terres agricoles de Dodel et Demette au groupe marocain Addoha, déjà présent dans le secteur sénégalais de l’immobilier, les réactions d’indignation et de colère se succèdent, tant dans la société civile, qu’au sein des populations du Fouta.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.