(Agence Ecofin) - Ce vendredi s’ouvre à Genève une conférence humanitaire pas comme les autres. En effet, alors que les discussions doivent permettre d’accélérer le processus de mobilisation d’environ 1,7 milliard $ d’aide humanitaire pour la RDC, le pays d’Afrique centrale a décidé de boycotter la rencontre.
Comme raisons avancées, Kinshasa réfute le bilan de la crise humanitaire dressée par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR). Ainsi, le gouvernement en place accuse l’ONU d’exagérer sur la situation et de faire fuir les investisseurs du pays.
Alors que l’organisation avance un chiffre d’environ 4,5 millions de personnes déplacés, Kinshasa rejette cette estimation et avance un nombre de déplacés internes de 230 000 personnes, soit vingt fois moins que le rapport du HCR.
Initiée par le Bureau des Nations Unies pour les affaires humanitaires (OCHA), l’Union européenne (UE) et les Pays-Bas, la conférence devait permettre de venir en aide à 13 millions de personnes en besoin d’assistance humanitaire, d’après les chiffres de l’ONU.
Le Royaume-Uni a annoncé qu’elle augmenterait sa participation de 31 millions $, pour financer un plan d’aide humanitaire dont le taux de mobilisation financière n’est pour l’instant que de 12%.
Rappelons qu’à la fin du mois de mars, le gouvernement Kabila avait annoncé le décaissement de 100 millions $ dans le cadre d’un programme national de réinsertion des déplacés de guerre internes, sur 18 mois. Ces nouveaux épisodes qui secouent l’actualité politique du pays de Patrice Lumumba, interviennent à quelques mois de l’élection présidentielle, prévue normalement pour se tenir en décembre 2018.
Moutiou Adjibi Nourou (stagiaire)
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