(Agence Ecofin) - Au Cameroun, ce 11 octobre 2019, les locaux du ministère du Travail et de la Sécurité sociale devaient abriter une nouvelle concertation autour du plan social relatif à la fin du contrat de la société Douala International Terminal (DIT) sur le terminal à conteneurs du port de Douala-Bonabéri. Mais, selon des sources proches du dossier au sein de ce département ministériel, cette rencontre a été reportée à la dernière minute. Elle se tiendra finalement au mois de novembre 2019.
Au cours d’une réunion similaire organisée le 3 octobre 2019, à l’initiative du ministre du Travail et de la Sécurité sociale, Grégoire Owona, les premières informations glanées auprès des participants (responsables du Port autonome de Douala [PAD], délégués du personnel de DIT, responsables du groupe Bolloré, responsables du ministère du Travail, etc.), les 440 emplois de DIT sont menacés. En effet, la société Terminal Investment Ltd (TIL), qui reprendra la gestion du terminal à conteneurs de Douala dès janvier 2020, ne semble pas disposée à reprendre tous les employés de son prédécesseur.
De sources internes au PAD, l’entreprise publique qui gère la plateforme portuaire de la capitale économique camerounaise, TIL ne serait disposée à reprendre que 80% des effectifs de DIT, entreprise contrôlée par le consortium Bolloré-APM Terminals, qui conteste toujours devant les tribunaux son éjection du terminal à conteneurs du port de Douala. Calculette en main, l’on s’achemine vers le licenciement d’une centaine d’employés au terme du processus.
Dans le même temps, soufflent les sources proches du dossier, TIL envisagerait de remettre à plat tous les contrats de travail des ex-employés de DIT, qui lui seront transférés, afin de les renégocier. Un délégué du personnel de DIT fait remarquer que cette remise à plat des contrats fera d’office perdre à tous les employés retenus, leur ancienneté. Ce dernier craint par ailleurs que des avantages acquis sous la gestion de Bolloré-APM Terminals (cantine gratuite, assurance santé, prime d’intéressement payée en fin d’année, retraite complémentaire, etc.) soient compromis avec le changement de concessionnaire du terminal à conteneurs du port de Douala.
Mais, au-delà de ces menaces sur l’emploi et les conditions de travail avec le nouveau concessionnaire, un participant aux négociations au ministère du Travail note également que « Bolloré-APM Terminals ne se montre pas très enthousiaste » non plus quant à la liquidation des droits des employés de DIT, avant son départ du terminal à conteneurs de Douala.
Pourtant, interrogé sur le sujet au cours d’une conférence de presse organisée le 3 septembre 2019 à Douala, Mohamed Diop s’était voulu plutôt rassurant. Le directeur du groupe Bolloré pour la région golfe de Guinée (Cameroun, Tchad, RCA et Guinée équatoriale) avait notamment indiqué qu’en cas de départ de DIT du terminal à conteneurs du port de Douala, le logisticien français respecterait tous ses engagements vis-à-vis du personnel.
« Rien n’est encore arrêté. Les négociations se poursuivent et le gouvernement veillera à ce que chaque partie prenne ses responsabilités », souffle une source au ministère du Travail.
Brice R. Mbodiam
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »