(Agence Ecofin) - Au Nigeria, les Etats de Borno, Yobe et Adamawa sont confrontés à une crise sécuritaire et alimentaire du fait des attaques terroristes de Boko Haram. Plusieurs millions de personnes sont menacées par la faim, et les besoins humanitaires sont immenses.
Le Fonds humanitaire pour le Nigeria (NHF) va mettre 23,8 millions de dollars à la disposition de 75 organisations humanitaires. L’information a été rendue publique par le Bureau des Nations unies pour la coordination des affaires humanitaires (OCHA), le mardi 2 novembre.
Ce financement servira à faire face aux besoins humanitaires urgents dans le nord-est du Nigeria. Les organisations sélectionnées auront la charge de s’assurer que «l'aide essentielle parvienne aux personnes touchées par les conflits, l'insécurité alimentaire, les intempéries et les épidémies ».
« Il s'agit de la plus grande allocation du NHF à ce jour et d'un véritable coup de pouce pour la localisation. Nous croyons aux solutions locales aux problèmes locaux, et nos partenaires humanitaires sont prêts à répondre à des questions telles que la gestion des camps et les abris, l'eau, l'assainissement et l'hygiène, la santé, la protection, la nutrition, la coordination et les services communs », a fait savoir le coordinateur résident et humanitaire des Nations Unies pour le Nigeria, Edward Kallon (photo).
Trois Etats vont bénéficier de ce décaissement qui sera reparti en deux tranches. 40% de l’allocation sera déployée dans les Etats d’Adamawa et de Yobe et 60% dans l’Etat du Borno. Selon les Nations unies, plusieurs millions de personnes ont été forcées de « fuir leurs foyers et, par extension, leurs terres agricoles, leurs entreprises et leurs réseaux de soutien ».
Ce financement vient renforcer les efforts déjà fournis sur le terrain par les ONG partenaires et les Nations unies. 6,4 millions de personnes ont été ciblées pour des besoins humanitaires évalués à un milliard de dollars. Moins de 50% ont pu être couverts au cours du dernier trimestre 2020.
Pour rappel, OCHA estime que la situation sécuritaire dans les trois Etats constitue « l'une des plus importantes et graves de la région ». D’après l’ONU, la crise de la faim dans le monde a atteint, cette année, son point le plus grave, depuis ces cinq dernières années, « aggravée par les conséquences socio-économiques liées à la pandémie de covid-19 ».
Jean-Marc Gogbeu, stagiaire
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