(Agence Ecofin) - La situation sécuritaire reste tendue au Mali, et le pays est à la recherche de solutions pour compenser « l'abandon de la France ». En début de semaine, des négociations avec les groupes djihadistes dans le pays ont été annoncées, mais le gouvernement vient de démentir l'information.
Le Mali affirme n'avoir mandaté personne pour négocier avec les leaders de groupes armés terroristes contrairement à l'information révélée cette semaine par le ministère des Affaires religieuses. Le démenti du gouvernement malien a été rendu public par un communiqué de presse publié par la Primature le jeudi 21 août.
Le gouvernement malien dit avoir pris bonne note des « recommandations formulées lors du Dialogue national inclusif (DNI) et la Conférence d’entente nationale, allant dans le sens des négociations entre tous les fils du pays, afin de les réconcilier pour la stabilité du Mali ». Il a ensuite salué les bonnes volontés qui ont décidé d'elles-mêmes de mener des pourparlers.
Toutefois, le communiqué a précisé que le gouvernement malien se réservait la primeur d'informer le peuple malien lorsque des discussions seront engagées avec les forces islamistes présentes au Mali.
« Lorsque le gouvernement de la République du Mali jugera opportun d’ouvrir des négociations avec des groupes armés de quelque nature que ce soit, le peuple malien sera informé par les canaux appropriés », peut-on lire dans la note d'information.
Ce communiqué prend complètement à contre-pied l'annonce faite en début de semaine par le ministère des Affaires religieuses. En effet, il avait annoncé que le gouvernement a manifesté le désir de discuter avec « tous les groupes radicaux maliens », dont ceux de Iyad Ag Ghali et Amadou Koufa. Le Haut conseil islamique malien (HCI) avait été mandaté, à cet effet, selon le porte-parole du ministère, Khalil Camara.
En juin, le président français, Emmanuel Macron, avait clairement exprimé la désapprobation de la France quant aux éventuelles négociations avec les terroristes. « On ne peut pas mener des opérations conjointes avec un pouvoir qui discute avec des groupes qui, à côté, tirent sur nos enfants » avait-il martelé. Mais les relations entre les deux pays se sont rapidement enfiévrées, et le Mali a continué de chercher d'autres solutions face à l'inefficacité des forces armées internationales présentes dans le pays.
Pour rappel, le Mali fait face au terrorisme depuis 2013. Si au début, les Forces armées maliennes et leurs alliés n'étaient confrontés qu'à Al Qaïda dans le Maghreb Islamique (AQMI), plusieurs autres groupes djihadistes tels que l'Etat Islamique dans le Grand Sahel (EIGS), la Katiba Macina et le Groupe de soutien à l'Islam et aux musulmans (GSIM) sont apparus dans la région, rendant la situation sécuritaire encore plus tendue.
Jean-Marc Gogbeu (stagiaire)
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