(Agence Ecofin) - Le Conseil de sécurité de l’ONU a annoncé une prolongation du mandat de la Monusco en RDC au 20 décembre 2021. Le retrait progressif des Casques bleus sur plusieurs années a été approuvé, et se fera en fonction de l’évolution positive de la situation sur le terrain.
Le vendredi 18 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé d’un an sa mission de Casques bleus en République démocratique du Congo (Monusco). La résolution rédigée par la France a été adoptée par les membres du Conseil, à l’exception de la Russie, a informé l’AFP. Les nouvelles mesures prévoient notamment une réduction des effectifs militaires et policiers à 16 300 au maximum, ainsi que de la zone d’opération de la Monusco.
D’après la nouvelle résolution, le Conseil de sécurité de l’ONU avalise les retraits prévus du Kasai dans le centre en 2021, et du Tanganyika au sud-est en 2022. Le retrait se fera de manière progressive, et vise à confier les responsabilités des Casques bleus aux forces congolaises. Toutefois, la résolution du Conseil prévoit de consolider l’empreinte de la Monusco dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l’Ituri, où les conflits persistent.
Présente en RDC depuis 20 ans, la Monusco est la mission de paix la plus coûteuse de l’ONU avec un budget annuel d’un milliard USD. Elle a été déployée dans le but de protéger les civils et le personnel humanitaire contre les groupes armés. Si la mission a permis à la RDC de vaincre la rébellion du M23, un groupe d’anciens membres du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP) accusé de crimes de guerre, recrutements de force et viols, sa présence a longtemps suscité la polémique dans le pays.
En effet, malgré le renforcement des interventions pour accompagner le gouvernement dans le rétablissement de la paix, les violences entretenues par les groupes armés et les affrontements intercommunautaires persistent. Depuis 2019, plus de 800 civils ont été tués dans la seule région de Béni dans le Nord-Kivu, près des bases de la Monusco. La province de l’Ituri fait également face aux meurtres perpétrés par des groupes armés locaux et ceux venant du Rwanda, de l’Ouganda, du Burundi et du Sud-Soudan.
Face aux multiples attaques armées, les populations ont plusieurs fois organisé des manifestations pour exige le départ des troupes de la Monusco. A ce jour, plus de 25 millions de Congolais ont toujours besoin d’assistance humanitaire selon les chiffres de l’ONU.
Aïsha Moyouzame
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.